Résumé de la décision :
M. B..., ressortissant marocain, a déposé une requête en appel suite au jugement du 12 juin 2018 du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui a rejeté sa demande visant à annuler un arrêté préfectoral du 8 décembre 2017. Ce dernier refusait de lui délivrer un titre de séjour et l'obligeait à quitter le territoire français dans un délai d'un mois. M. B... se justifiait en alléguant une ingérence dans sa vie privée et familiale, après avoir été chassé de son domicile conjugal par son épouse. La Cour a rejeté la requête, concluant que la décision du préfet ne portait pas atteinte disproportionnée aux droits de M. B...
Arguments pertinents :
1. Absence de lien personnel significatif : La Cour note que M. B... ne présente pas d'autres liens personnels en France, malgré son mariage avec une ressortissante française. La Cour a précisé : "il ne ressort pas des pièces du dossier... que le préfet des Hauts-de-Seine aurait porté une atteinte disproportionnée" à sa vie privée et familiale.
2. Promesse d'embauche : La Cour a également souligné que la prétendue promesse d'embauche de M. B... n’était pas un élément suffisant pour considérer que la décision préfectorale était manifestement erronée : "la circonstance que le requérant disposerait d'une promesse d'embauche n'est pas de nature à démontrer que le préfet aurait, par la décision attaquée, commis une erreur manifeste".
Interprétations et citations légales :
1. Article 8 de la CEDH : La Cour a appliqué l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui protège le respect de la vie privée et familiale. Elle a rappelé que "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi".
2. Équilibre entre droits et intérêts publics : La décision illustre également le besoin d'un équilibre entre les droits individuels et les intérêts publics, précisant que toute ingérence doit être "nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique... ou à la protection des droits et libertés d'autrui".
Conclusion :
La décision reflète une application stricte du droit, où la présence d'éléments personnels susceptibles d'atteindre significativement la vie privée et familiale du requérant est cruciale pour apprécier la légitimité d’une ingérence par l'État. M. B... n'ayant pas justifié de manière convaincante l'impact de la décision sur ses droits, la Cour a confirmé la légalité de la décision préfectorale.