Résumé de la décision
La Mutuelle de l'Union Belge a formé un recours en appel contre une ordonnance du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui rejetait sa demande d'annulation d'un permis de construire délivré à la société Mapad Holding. Le permis était relatif à la surélévation d'un bâtiment et à la construction d'une galerie dans une maison de retraite. Cependant, entretemps, le maire de Courbevoie a suspendu le permis en janvier 2018, rendant la requête de la Mutuelle sans objet. Par conséquent, la Cour a décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la requête, tout en condamnant la société Mapad Holding à verser une indemnité de 2 000 euros à la Mutuelle de l'Union Belge.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : La décision rappelle que l'ordonnance de rejet du tribunal administratif ne peut être prononcée que si le mémoire ampliatif est effectivement tardif ou inexistant. La Mutuelle de l'Union Belge argue que son rejet était irrégulier, car le tribunal avait erré en donnant suite à la demande sans confirmer la situation du mémoire.
2. Validité du permis de construire : La Mutuelle dresse plusieurs arguments contre la légitimité de la société Mapad Holding à solliciter le permis. Selon elle, ce dernier aurait été obtenu frauduleusement, ce qui rejoint les préoccupations formulées dans l’article R. 431-5 du code de l’urbanisme.
3. Conformité du dossier : La Mutuelle souligne des lacunes dans le dossier de demande de permis, comme l'absence de documents techniques essentiels (plans de masse, plans de coupe). Cela renforce l'argument selon lequel le projet ne remplit pas les critères de délibération exigés.
4. Perturbation de l’environnement et des normes d’urbanisme : Les préoccupations liées à l’impact environnemental du projet (violation de l'article R. 111-21 du code de l’urbanisme) et au respect des règles de stationnement (article UB 12 du règlement du PLU) sont également avancées.
Interprétations et citations légales
1. Code de l’urbanisme - Article R. 431-5 : Cet article stipule que les demandes de permis doivent être fondées sur des déclarations vérifiables concernant la qualité et l’éligibilité du demandeur. La mention d'une "obtention frauduleuse" renvoie vers une interprétation rigoureuse de ce qui constitue une conformité dans cette procédure.
2. Code de l’urbanisme - Article R. 111-21 : Il affirme que toute opération d'urbanisme doit prendre en compte la compatibilité du projet avec le site et l'environnement. Ce texte est essentiel pour discuter de la manière dont le projet pourrait dénaturer le paysage environnant.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet à un juge d’octroyer des indemnités pour couvrir les frais engagés par la partie gagnante. La Cour a statué que, malgré la requête n’ayant plus lieu d’être, les circonstances justifiaient la responsabilité financière de la société Mapad Holding envers la Mutuelle.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la conformité des demandes de permis de construire, la nécessité de documentations robustes et la rigueur procédurale dans les décisions relatives à l’urbanisme. Elle démontre également que l'évolution des faits, comme le retrait d'un permis, peut influencer les procédures juridiques en cours.