Résumé de la décision :
La SCI Victor Basch a saisi la cour pour annuler une injonction du tribunal administratif de Versailles, qui avait ordonné au maire de Viry-Châtillon de réexaminer la demande de permis de construire, au besoin en retirant le permis tacite délivré. La SCI soutenait que le maire ne pouvait pas retirer ce permis tacite, acquis depuis le 22 mars 2016, en raison du dépassement du délai légal fixé par le Code de l'urbanisme. La cour a rejeté la requête de la SCI, confirmant que le tribunal administratif avait agi correctement en enjoignant le maire à agir en conformité avec la procédure prévue, car une décision de retrait prise dans le délai de trois mois est valable en raison d'une irrégularité de procédure. La SCI a été condamnée à verser 1 000 euros à la commune de Viry-Châtillon en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Validité du retrait du permis tacite : La cour a affirmé que, bien que l'arrêté du 3 avril 2017 (retrait tardif du permis) fût inapproprié, le retrait antérieur du 22 avril 2016, effectué dans les trois mois suivant l'acquisition du permis tacite, était valide. En conséquence, la SCI ne pouvait pas contester la validité de l'injonction du tribunal qui ordonnait le réexamen de la demande de permis de construire. La décision souligne que « [...] dès lors que le motif retenu par les premiers juges pour prononcer l'annulation de cette décision repose sur une irrégularité de procédure, la SCI Victor Basch n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que le tribunal administratif a enjoint au maire de Viry-Châtillon... ».
2. Retour à la procédure adéquate : La cour a insisté sur l'importance de respecter la procédure contradictoire imposée par le Code des relations entre le public et l’administration, démontrant que les décisions des autorités publiques doivent suivre des normes procédurales pour garantir le droit à un recours équitable.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 424-5 du Code de l'urbanisme : La décision de la cour repose sur l'interprétation de cet article, qui stipule que « La décision de non-opposition à une déclaration préalable ou le permis de construire ou d'aménager ou de démolir, tacite ou explicite, ne peuvent être retirés que s'ils sont illégaux et dans le délai de trois mois suivant la date de ces décisions ». Cela signifie qu'une décision de retrait peut être légitimement prise dans ce délai, renforçant le pouvoir des autorités locales d'agir contre des décisions jugées illégales.
2. Importance des procédures contradictoires : La cour a rappelé que le principe du contradictoire est essentiel, car il garantit que toutes les parties sont entendues avant qu'une décision ne soit prise contre leurs intérêts. Les articles L. 121-1 et L. 211-2 du Code des relations entre le public et l'administration prévoient cette exigence procédurale. Ce respect des procédures constitue un garde-fou pour les droits des administrés.
En conclusion, la décision met en lumière l'équilibre entre l'exercice des droits des citoyens en matière d'urbanisme et le respect des normes procédurales par les autorités publiques.