Résumé de la décision
M. A..., né en Mauritanie, a demandé la reconnaissance de son statut d'apatride après avoir vu sa demande d'asile rejetée à plusieurs reprises par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Suite au rejet de sa demande par l'OFPRA le 8 novembre 2017, M. A... a contesté cette décision auprès du tribunal administratif de Montreuil, qui a également rejeté sa requête. Il se tourne alors vers la cour pour demander l'annulation de ce jugement. La cour conclut que M. A... ne parvient pas à prouver qu'il a été déchu de sa nationalité mauritanienne et qu'il n'a pas démontré avoir entrepris des démarches suffisantes pour obtenir la reconnaissance de sa nationalité ou le statut d'apatride. En conséquence, la cour rejette sa requête ainsi que les déclarations connexes.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve de déchéance de nationalité : La cour souligne que M. A... n'établit pas avoir été déchu de sa nationalité mauritanienne, considérant que la loi mauritanienne lui accorde cette nationalité du fait de sa filiation paternelle. Par conséquent, "M. A..., qui soutient être né en Mauritanie de père mauritanien, est, par suite, de nationalité mauritanienne".
2. Démarches non réalisées : Il est également indiqué que l'intéressé n'a pas fourni de preuves de démarches répétées auprès des autorités mauritaniennes pour obtenir la reconnaissance de sa nationalité. La cour note qu'"il ne fait, en outre, état d'aucune démarche répétée et assidue".
3. Conditions de séjour : La cour précise que la situation de M. A... en France, même supposée établie depuis plus de dix ans, ne justifie pas la reconnaissance de son statut d'apatride et n'influe pas sur la légalité de la décision de l'OFPRA.
Interprétations et citations légales
1. Définition de l'apatridie : La cour se réfère à l'article 1er de la convention de New York du 28 septembre 1954 qui stipule que : "Le terme apatride désigne une personne qu'aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation". Cette définition établit le cadre dans lequel un individu peut être reconnu comme apatride.
2. Conditions de reconnaissance d’apatridie : Selon l'article L. 812-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, la qualité d'apatride est réservée à ceux qui apportent la preuve de l'absence de nationalité. La cour affirme que "il incombe à toute personne se prévalant de la qualité d'apatride d'apporter la preuve qu'en dépit de démarches répétées et assidues, l'État de la nationalité duquel elle se prévaut a refusé de donner suite à ses démarches".
3. Importance des démarches concrètes : La décision met en évidence que l'attestation de l'ambassade de Mauritanie, qui conteste la capacité de M. A... à se faire recenser, ne constitue pas en soi une démarche administrative suffisante pour prouver l'apatridie. En effet, la cour conclut que "la seule attestation [...] ne peut tenir lieu de telles démarches".
Ces éléments démontrent l'importance cruciale d’apporter des preuves concrètes et des démarches administratives substantielles dans les demandes de statut d’apatride, conformément aux exigences légales posées par les conventions internationales et le droit français.