Résumé de la décision
M.B..., un ressortissant algérien né le 13 octobre 1992, a contesté un jugement du Tribunal administratif de Montreuil qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 15 janvier 2015 refusant le renouvellement de son certificat de résidence en tant qu'étudiant et lui imposant de quitter le territoire français. Le requérant soutenait que sa situation était conforme aux stipulations du protocole annexé à l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 et qu'il avait des motifs d'assiduité et de sérieux dans ses études, malgré des échecs scolaires. La Cour a rejeté la requête, considérant que le préfet avait correctement estimé qu'il ne poursuivait pas d'études sérieuses et réelles.
Arguments pertinents
1. Réalité et sérieux des études : La Cour a souligné que l'administration doit apprécier la réalité et le sérieux des études poursuivies, en se référant à l'article du protocole franco-algérien. M.B...n'a pas fourni de preuves suffisantes pour démontrer qu'il suivait des études réelles et sérieuses au moment de sa demande :
> "Pour l'application de ces stipulations, il appartient à l'administration saisie d'une demande de renouvellement d'un certificat de résidence en qualité d'étudiant d'apprécier, sous le contrôle du juge, la réalité et le sérieux des études poursuivies."
2. Absence de diplôme : La Cour note que M.B...n'a pas obtenu de diplôme durant ses quatre années d'études, mis à part une première année validée. M.B...a échoué à valider les années suivantes, et ses arguments concernant des orientations inadaptées n'ont pas été soutenus par des preuves concrètes :
> "M.B...n’a donc obtenu aucun diplôme et ne peut se prévaloir que de la réussite à sa première année d'études universitaires."
3. Conséquences sur la situation personnelle : Par rapport à l'obligation de quitter le territoire, la Cour a affirmé qu'en l'absence d'illégalité de la décision concernant le renouvellement du titre de séjour, cette obligation ne pouvait être contestée par M.B... :
> "L'illégalité de la décision portant refus de renouvellement du certificat de résidence n'étant pas établie, M. B...n'est pas fondé à soutenir que la décision portant obligation de quitter le territoire français doit être annulée par voie de conséquence."
Interprétations et citations légales
Analyse des textes de loi
- Accord franco-algérien - Titre III : Le titre III stipule que les ressortissants algériens peuvent obtenir un certificat de résidence s'ils justifient de moyens d'existence suffisants et d'un engagement dans un parcours d'études :
> "Les ressortissants algériens qui suivent un enseignement, un stage ou font des études en France et justifient de moyens d'existence suffisants... reçoivent, sur présentation, soit d'une attestation de préinscription ou d'inscription dans un établissement d'enseignement français... un certificat de résidence valable un an, renouvelable."
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce code établit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, précisant que l'appréciation de la réalité des études doit se faire selon des critères objectifs et vérifiables (notamment assiduité et résultats).
Interprétation
La décision met en avant que, pour qu'un étudiant puisse bénéficier des conditions prévues par l'accord franco-algérien, il doit réellement s'investir et réussir dans ses études. La Cour a interprété le manque de diplôme et les résultats académiques insuffisants de M.B...comme preuve d'irréalité de son parcours académique, ce qui le rendait inéligible au renouvellement de son titre de séjour.
En synthèse, les décisions administratives doivent s'appuyer sur des éléments tangibles qui attestent de la volonté et de la capacité de l'étudiant à suivre une formation, tel que défini par la réglementation et les sourcils juridiques en vigueur. Les arguments d'une mauvaise orientation ou des circonstances personnelles n'ont pas suffi à renverser la décision de l'administration, car la réalité des études était clairement mise en doute.