Résumé de la décision
La ministre des armées a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Versailles qui avait annulé une décision implicite de rejet de sa part concernant une demande de M. A..., ouvrier de l'État, relatif au paiement d'heures supplémentaires. M. A... avait été promu chef d'équipe, et la question en litige était de savoir si cette promotion fonctionnelle entraînait le maintien des heures supplémentaires précédemment accordées. La cour a finalement annulé le jugement du tribunal administratif, réaffirmant que la promotion de M. A... était à l'origine d'un réexamen légitime des heures supplémentaires en vertu de l'article 7 de l'arrêté du 8 février 2007.
Arguments pertinents
La cour a fondé sa décision sur plusieurs éléments juridiques et faits :
1. Application de l'article 7 de l'arrêté du 8 février 2007 : La cour a indiqué que cet article stipule que des ouvriers bénéficiant d'une promotion dans leur nouvelle affectation doivent faire l'objet d'un examen quant au maintien de leur rémunération.
> "Les cas des ouvriers mutés bénéficiant d'un avancement de groupe ou d'échelon dans l'établissement d'accueil doivent faire l'objet d'un examen de situation au regard de l'opportunité du maintien de la rémunération."
2. Distinction entre promotion fonctionnelle et avancement : La cour a accepté que la nomination de M. A... comme chef d'équipe est une promotion fonctionnelle, mais a soutenu qu'ellle entraîne un changement de la rémunération qui justifie le réexamen des heures supplémentaires.
> "La nomination en qualité de chef d'équipe relève du domaine de la gestion des emplois et non d'un processus d'avancement."
3. Résultat de la promotion : La cour a constaté que la promotion de M. A... a entraîné une augmentation notable de sa rémunération, ce qui enlève la nécessité de maintenir les heures supplémentaires attribuées antérieurement.
> "la promotion de M. A..., muté dans le cadre d'une restructuration, en qualité de chef d'équipe a eu pour conséquence une augmentation de sa rémunération globale de 158,40 euros."
Interprétations et citations légales
Les interprétations des textes de loi appliqués dans cette décision soulèvent des questions importantes sur la nature des promotions et leur impact sur les droits à rémunération supplémentaire.
- Arrêté du 8 février 2007 - Article 7 : Cet article établit clairement qu'une fois un ouvrier promu dans un nouveau rôle avec une augmentations salariale, il est légitime de revoir les heures supplémentaires qui lui ont été attribuées antérieurement. Cela pose question sur le régime indemnitaire des heures supplémentaires pour les ouvriers de l'État, en l'occurrence dans le cadre des restructurations.
- Instruction n° 311293 du 31 janvier 2013 : Cette instruction précise que la nomination à un poste fonctionnel, bien que ne constituant pas un avancement formel, peut conduire à un effet comparable sur les rémunérations, justifiant ainsi le réexamen des conditions antérieures d'indemnisation. La cour a clairement établi qu'une promotion nécessite une évaluation de la situation salariale du salarié.
En conclusion, la décision met en évidence la nécessité d'examiner avec rigueur l’impact des changements de fonctions sur les droits à rémunération, en respectant les dispositions réglementaires existantes qui encadrent ce processus.