Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Versailles a rendu un arrêt le 6 décembre 2016 annulant le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui avait précédemment rejeté la requête de la société Cefiac Formation. Suite à cette annulation, la cour a annulé également un titre de perception d'un montant de 81 849,62 euros émis par la direction régionale des entreprises, de la consommation, du travail et de l'emploi d'Ile-de-France. En requête ultérieure enregistrée le 3 avril 2017, la société Cefiac Formation a demandé l'exécution de cet arrêt, incluant le remboursement de la somme due et des intérêts de retard, assortis d'une astreinte de 100 euros par jour en cas de retard. Par la suite, la cour a constaté une exécution tardive de l'arrêt jusqu'au 15 novembre 2018, et a fixé le montant définitif de l'astreinte à 19 200 euros, dont 8 500 euros restant à verser à la société Cefiac Formation.
Arguments pertinents
La décision repose sur plusieurs points juridiques clés :
1. Délai d'exécution et astreinte : La cour a mis en avant que l'astreinte est prévue par le Code de justice administrative comme un moyen de contraindre l'administration à exécuter ses décisions. Comme stipulé dans l'article L. 911-6, l'astreinte "est provisoire ou définitive... indépendante des dommages et intérêts". Cela souligne l'autonomie de l'astreinte dans le cadre de l'exécution des décisions administratives.
2. Liquidation de l'astreinte : L'article L. 911-7 précise comment une juridiction procède à la liquidation de l'astreinte en cas d'inexécution. La cour a ainsi évalué le montant total de l'astreinte en fonction des périodes d'inexécution : "il y a lieu de réduire le taux de l'astreinte à 50 euros pour la période du 15 mai 2018 au 15 novembre 2018", soulignant une approche graduée en fonction du délai de retard.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs textes du Code de justice administrative :
- Code de justice administrative - Article L. 911-6 : Cet article définit les modalités de l'astreinte, en soulignant son caractère "provisoire à moins que la juridiction n'ait précisé son caractère définitif". Cela est crucial, car cela fixe un cadre pour déterminer si une astreinte imposée peut être considérée comme un moyen de pression sur l’administration.
- Code de justice administrative - Article L. 911-7 : Il traite de la liquidation de l'astreinte et précise que "la juridiction ne peut modifier le taux de l'astreinte définitive lors de sa liquidation" sauf circonstances exceptionnelles. Cela a permis à la cour de justifier la réduction du taux de l'astreinte pour la période d'exécution tardive, en pesant les éléments de la situation avec soin.
- Code de justice administrative - Article R. 921-7 : Concernant la procédure de suivi de l’exécution des décisions, cet article stipule que "le président de la juridiction ou le magistrat qu'il désigne" doit rendre compte de l'avancement de l'exécution, illustrant les obligations procédurales qui incombent à l'administration.
L'ensemble de ces arguments montre une approche rigoureuse sur l'obligation de l'État d'exécuter ses décisions, tout en définissant clairement les modalités et conséquences d'une exécution tardive.