Résumé de la décision
Mme B..., ressortissante algérienne, a demandé le renouvellement de son titre de séjour en France pour des raisons médicales selon les stipulations de l'accord franco-algérien. Par arrêté du préfet de l'Essonne, sa demande a été refusée, et Mme B... a alors contesté cette décision devant le tribunal administratif de Versailles, qui a rejeté sa requête. En appel, Mme B... a demandé l'annulation du jugement, l'annulation de l'arrêté pour excès de pouvoir, une injonction au préfet de lui délivrer un certificat de résidence, et la condamnation de l'État à des frais de justice. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que la requérante n'avait pas démontré l'absence de prise en charge médicale dans son pays d'origine ni l'atteinte disproportionnée à sa vie familiale.
Arguments pertinents
1. Absence de preuves sur l'absence de soins en Algérie : Mme B... n'a pas fourni de détails sur ses ressources financières ni sur le coût de ses soins. Elle n'a pas démontré qu'elle ne pouvait pas accéder à des soins adaptés dans son pays d'origine, ce qui a conduit la cour à considérer que le préfet n'avait pas commis d'erreur manifeste d'appréciation sur ce point. La cour a noté : "Par suite, Mme B... ne démontre pas qu'elle ne pourrait pas bénéficier d'un traitement approprié dans son pays d'origine".
2. Liens familiaux et atteinte à la vie privée : Bien que Mme B... ait affirmé avoir des liens familiaux significatifs en France, la cour a estimé qu'elle n'avait pas établi de manière convaincante qu'un refus de séjour causerait une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale. En effet, la cour a statué : "La seule circonstance alléguée que ses enfants la soutiennent financièrement ne suffit pas non plus à caractériser une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale."
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien - Article 6 : L’article 6 de l’accord stipule que le certificat de résidence d'un an est accordé de plein droit au ressortissant algérien dont l'état de santé nécessite des soins médicaux en France, à condition qu'il ne puisse pas bénéficier de soins appropriés dans son pays d'origine. La cour a rappelé cette condition et souligné que Mme B... n’avait pas démontré cette impossibilité d’accès aux soins en Algérie.
Citation pertinente :
> "Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : 7) au ressortissant algérien, résidant habituellement en France, dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité, sous réserve qu'il ne puisse pas effectivement bénéficier d'un traitement approprié dans son pays.”
2. Accord franco-algérien - Article 6-5 : Cet article précise que le certificat peut également être délivré si le refus de séjour porterait atteinte à la vie privée et familiale de l'individu d'une manière disproportionnée. La cour a conclu que la requérante n'a pas suffisamment prouvé qu'un tel refus aurait des conséquences graves sur sa situation familiale.
Citation pertinente :
> "Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : (...) / 5. Au ressortissant algérien qui n'entre pas dans les catégories précédentes...dont les liens personnels et familiaux en France sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des motifs du refus."
En somme, la décision établit une exigence élevée pour justifier la nécessité d'un certificat de résidence pour des raisons médicales, tout en tenant compte de la situation personnelle et familiale du requérant vis-à-vis des normes prévues par l'accord franco-algérien.