Résumé de la décision
Mme B... a formé un recours devant la cour administrative contre un jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait rejeté sa demande de réparation suite à un refus d'allocations-chômage par l'établissement public de santé Erasme. Elle a demandé l'annulation du jugement, l'engagement de la responsabilité de l'établissement pour faute, des dommages-intérêts s'élevant à 68 128 euros, ainsi qu'une somme de 2 500 euros pour frais d'avocat. La cour a décidé de transmettre le dossier au Conseil d'État, considérant que le tribunal administratif était compétent pour statuer en premier et dernier ressort sur la nature des litiges concernant les prestations d'allocations-chômage.
Arguments pertinents
La cour a établi que la demande de Mme B... relevait clairement des litiges relatifs aux droits attribués aux travailleurs privés d'emploi, ce qui est spécifiquement mentionné dans le Code de justice administrative. Ainsi, même si les demandes indemnitaires dépassent un certain montant, cela ne change pas la compétence du tribunal administratif. La décision fait référence à l'article R. 811-1 du code de justice administrative qui précise que le tribunal statue en premier et dernier ressort sur les litiges mentionnés, et à l'article R. 351-2 qui impose la transmission des dossiers pouvant relever de la compétence du Conseil d’État.
Interprétations et citations légales
La cour s'appuie sur plusieurs textes législatifs pour justifier sa décision :
1. Code de justice administrative - Article R. 811-1 : Cet article stipule que "le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort sur les litiges relatifs aux prestations, allocations ou droits attribués au titre de l'aide ou de l'action sociale...". Cela inclut les droits liés aux allocations-chômage, ce qui souligne que la compétence des tribunaux administratifs est distincte des montants en jeu.
2. Code de justice administrative - Article R. 351-2 : Selon cet article, "lorsqu'une cour administrative d'appel ou un tribunal administratif est saisi de conclusions qu'il estime relever de la compétence du Conseil d'État, son président transmet sans délai le dossier au Conseil d'État". Cette disposition indique la procédure à suivre lorsque des questions de compétence apparaissent dans des litiges administratifs.
En somme, la décision est fondée sur une interprétation rigoureuse des textes applicables, affirmant que le tribunal administratif a bien le pouvoir de statuer sur les réclamations concernant des allocations de chômage, et que le dossier doit être transmis pour une instruction préalable au Conseil d'État, conformément aux règles de compétence en matière de justice administrative.