Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. et Mme A..., qui sollicitent le juge des référés du Conseil d'État après que leur demande d'ordonnance en référé a été rejetée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Ils soutiennent être en situation de détresse, ne pas avoir reçu l'aide juridictionnelle, et faire face à une atteinte à leur droit à l'hébergement d'urgence, particulièrement en ce qui concerne l'intérêt supérieur de leurs enfants. Le Conseil d'État, constatant qu'ils n'ont pas apporté d'éléments nouveaux, rejette leur requête.
Arguments pertinents
1. Absence de justification de l’urgence : Le juge a constaté que M. et Mme A... ne justifient pas d'une situation d'urgence. En effet, ils étaient hébergés chez des amis ou des proches, sans précisions sur la qualité de cet hébergement. De plus, ils n’avaient ni sollicité le service d'urgence 115, ni formulé de demande récente d'hébergement.
Citation pertinente : « les requérants sont hébergés chez des amis ou des proches, qu'ils n'apportent aucune précision sur les conditions de leur hébergement ».
2. Pas d'élément nouveau : Au moment d'interjeter appel devant le Conseil d'État, M. et Mme A... n'ont présenté aucun nouvel élément susceptible de remettre en question l'évaluation de la situation par le juge des référés de première instance.
Citation pertinente : « Toutefois, ils n'apportent aucun élément nouveau susceptible d'infirmer l'appréciation retenue par le juge des référés de première instance ».
3. Appréciation des diligences administratives : Le juge des référés doit apprécier les diligences accomplies par l'administration en tenant compte des moyens disponibles, ainsi que des particularités des requérants, comme l'âge et la situation familiale.
Citation pertinente : « Il incombe au juge des référés... d'apprécier dans chaque cas les diligences accomplies par l'administration en tenant compte des moyens dont elle dispose ainsi que de l'âge, de l'état de santé et de la situation de famille de la personne intéressée ».
Interprétations et citations légales
L'article L. 521-2 du code de justice administrative est central dans cette décision. Il permet au juge des référés d'ordonner des mesures pour la sauvegarde d'une liberté fondamentale lorsque celle-ci a été atteinte de manière grave et manifestement illégale par une autorité publique.
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale si une autorité publique a porté atteinte à celle-ci de manière grave et manifestement illégale.
En revanche, l'article L. 522-3 indique que le juge des référés a le pouvoir de rejeter une demande sans instruction si les conditions d'urgence ne sont pas remplies.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Permet au juge de rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou que la demande est manifestement irrecevable ou mal fondée.
L'interprétation de ces textes montre l'importance d’un cadre légal à la fois pour protéger les libertés fondamentales et pour encadrer les recours juridiques en adéquation avec les situations d’urgence. Les juges doivent patienter des preuves tangibles de la détresse pour justifier de telles décisions, notamment dans des cas liés à l'hébergement urgent.