Résumé de la décision
Mme D..., ressortissante camerounaise, a vu sa demande de visa de court séjour pour assister au mariage de sa sœur en France, prévu le 16 août 2019, rejetée par une décision du 15 mai 2019. Elle et sa sœur, Mme C..., ont contesté cette décision devant le tribunal administratif de Nantes, qui a rejeté leur demande par une ordonnance du 26 juillet 2019. Les requérantes ont fait appel de cette ordonnance, arguant d'une atteinte à leur droit au respect de la vie privée et familiale. Le juge des référés a confirmé le rejet de leur demande, considérant que le refus de visa n'était pas entaché d'une illégalité manifeste.
Arguments pertinents
1. Absence d'illégalité manifeste : Le juge des référés a estimé que la décision de refus de visa ne présentait pas d'illégalité manifeste, ce qui justifiait le rejet de la demande. Il a souligné que les éléments fournis par Mme D... concernant ses attaches professionnelles et familiales n'étaient pas suffisants pour établir une telle illégalité.
> "Il est manifeste qu'il a pu, sans irrégularité, rejeter la demande dont il était saisi sans se prononcer sur la condition d'urgence."
2. Atteinte au droit à la vie privée et familiale : Bien que le refus de visa ait été reconnu comme portant atteinte au droit fondamental de Mme D... à sa vie privée et familiale, cette atteinte a été jugée justifiée par le risque de détournement de l'objet du visa à des fins migratoires.
> "Un tel refus doit être regardé comme portant atteinte au droit fondamental de Mme D... à sa vie privée et familiale."
3. Incertitudes sur la situation de l'intéressée : Le juge a noté que les circonstances présentées par Mme D..., notamment ses attaches professionnelles et la promesse d'un parent magistrat, ne suffisaient pas à établir une illégalité manifeste du refus de visa.
> "Ces circonstances ne sont, compte tenu notamment des incertitudes qui affectent la réalité de sa situation professionnelle et des attaches de l'intéressée en France, manifestement pas de nature à caractériser une illégalité manifeste du refus de visa."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés d'ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Dans cette affaire, le juge a conclu qu'il n'y avait pas de doute sérieux sur la légalité du refus de visa.
> "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés... peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." (Code de justice administrative - Article L. 521-1)
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou lorsque la demande est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour justifier le rejet de la demande des requérantes.
> "Le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie..." (Code de justice administrative - Article L. 522-3)
En conclusion, la décision du juge des référés a été fondée sur une évaluation des éléments présentés par les requérantes et sur l'application des dispositions légales pertinentes, confirmant ainsi le rejet de leur demande de visa.