Résumé de la décision
La décision concerne une plainte déposée par Mme A... auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) pour demander le déréférencement d'un lien renvoyant aux résultats des élections législatives de 2012, où elle était candidate. Suite au refus de Google de procéder à ce déréférencement, Mme A... a demandé l'annulation de ce refus à travers une requête devant le Conseil d'État. Cependant, il a été constaté que le lien en question avait été déréférencé par Google après l'introduction de la requête. Par conséquent, le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la demande de Mme A... et a rejeté ses conclusions au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Perte d'objet du litige : Le Conseil d'État a établi qu'une fois que le lien litigieux avait été déréférencé, il n'y avait plus de sujet de contestation concernant le refus de la CNIL, car "les conclusions dirigées contre le refus de la CNIL d'ordonner à la société Google de procéder au déréférencement de ce lien ont perdu leur objet".
2. Obligation d'examen de la légalité : Le juge doit apprécier la légalité du refus de la CNIL par rapport aux règles applicables et aux circonstances au moment de sa décision. Ainsi, le juge "conduit à apprécier la légalité d'un tel refus au regard des règles applicables".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 911-1 : Cet article permet au juge d'ordonner des mesures qu'il est tenu d'examiner, soulignant le pouvoir d'initiative du juge. Cela est pertinent pour signaler que le juge peut prescrire une mise en demeure d'office.
2. Règlement (UE) n° 2016/679 : Ce texte, connu sous le nom de Règlement général sur la protection des données (RGPD), est crucial pour encadrer la question du déréférencement et des droits des individus sur leurs données personnelles. Bien que non mentionné dans les décisions des points litigieux, le cadre règlementaire de la protection des données détermine le fondement des demandes de déréférencement.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article concerné les frais de justice et stipule que, en raison des circonstances particulières de l'affaire, il n'est pas justifié de mettre les frais à la charge de l'État, dès lors que le litige a perdu son objet.
En somme, cette décision illustre la conformité des procédures de déréférencement aux normes énoncées par la CNIL et les conditions de mise en œuvre du droit à l'oubli, tout en affirmant le principe selon lequel une demande qui a perdu son objet ne peut donner lieu à une décision.