Résumé de la décision
La requête de Mme A..., ressortissante algérienne mariée à un ressortissant français, a été rejetée par le juge des référés du tribunal administratif d'Orléans. Elle demandait l'enregistrement de sa demande de titre de séjour, alléguant que le refus d'enregistrement la maintenait dans une situation précaire, portant atteinte à son droit à la vie privée et familiale. Le juge a estimé que la condition d'urgence requise pour statuer en référé n'était pas remplie, car aucune mesure d'éloignement n'était envisagée à son encontre et le refus enregistré était dû à un dossier incomplet.
Arguments pertinents
1. Condition d’urgence : Le juge a relevé que malgré les assertions de Mme A... concernant son droit à la vie privée et familiale, il n’était pas établi qu'elle se trouvait dans une situation d'urgence. En effet, "la seule existence d'un refus d'enregistrement de titre de séjour pour dossier incomplet n'est pas de nature à établir l'existence d'une situation d'urgence".
2. Absence de mesures d'éloignement : Il a été noté que l'absence de toute mesure d'éloignement à l'encontre de Mme A...va à l'encontre de l'argument selon lequel le refus d'enregistrement porterait atteinte à sa situation légale en France.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Ce texte stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures à la sauvegarde des libertés fondamentales. Il est précisé : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale".
2. Caractère manifestement illégal : Le juge a rejeté les arguments de Mme A... en affirmant que le refus d'enregistrement ne constituait pas une atteinte "grave et manifestement illégale" à ses droits fondamentaux, car les conditions d'urgence ne sont pas remplies selon l'article L. 521-2 du Code de justice administrative.
Conclusion
La décision du juge des référés de rejeter la demande de Mme A... repose sur l’interprétation du critère d'urgence, considéré comme non rempli en l’absence de mesures d'éloignement. Les droits de Mme A..., bien que mentionnés, n’ont pas été jugés en situation d’emporter une décision urgente, illustrant la rigueur des conditions imposées par la législation administrative.