Résumé de la décision
Le Conseil d'État a examiné la requête de M. Nagib Moatassime, médecin suspendu pour une durée de trois mois par le Conseil national de l'ordre des médecins, en raison d'une insuffisance professionnelle. M. Moatassime demandait la suspension de l'exécution de cette décision. Cependant, puisque sa suspension avait déjà pris fin, le juge des référés a rejeté sa demande, considérant qu'aucune des conditions d'urgence ou de légalité n'était réunie pour justifier la suspension.
Arguments pertinents
1. Doute sur la légalité : M. Moatassime a soutenu qu'il y avait un doute sérieux quant à la légalité de la décision de suspension, fondée sur des témoignages indirects et une insuffisance de motivation.
2. Condition d'urgence non remplie : Le juge a conclu que la requête ne remplissait pas les conditions d'urgence exigées par l'article L. 521-1 du code de justice administrative, car la période de suspension avait déjà expiré. Il a déclaré : "la suspension de la décision serait donc par elle-même entièrement dépourvue d'effet sur sa situation personnelle."
3. Rejet de la requête : En vertu de l'article L. 522-3 du code de justice administrative, la requête a été rejetée sans instruction ni audience, car il était manifeste que la demande n'était pas fondée.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs dispositions du code de justice administrative :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre une décision administrative si une urgence est justifiée et s'il existe un doute sérieux quant à la légalité de celle-ci. Dans cette affaire, ce doute n'a pas été retenu, car la demande de M. Moatassime était sans objet étant donné la fin de la période de suspension.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Ce texte permet au juge de rejeter une demande qui ne satisfait pas aux conditions requises ou qui est manifestement mal fondée. Il a été appliqué ici pour rejeter la requête, le juge ayant constaté que "toutes les conditions mises par l'article L. 521-1 [...] n'étant pas réunies."
L'analyse montre que le juge des référés, en se référant à ces articles, privilégie le respect des procédures d'urgence et s'assure que seuls les recours ayant un fondement légitime soient entendus, ce qui n'était manifestement pas le cas ici en raison de la cessation de l'effet de la décision contestée.