Résumé de la décision
La décision porte sur la requête de M. A... B..., qui demande au Conseil d'État d'enjoindre au Premier ministre de modifier le décret n° 2013-429 du 24 mai 2013, applicable à l'article 1186 du code de procédure civile, afin de rendre obligatoire la désignation d'un avocat pour les mineurs dans les procédures d'assistance éducative. M. B... évoque également une question prioritaire de constitutionnalité relative à la conformité de l'article 1186 aux droits garantis par la Constitution. Cependant, le Conseil d'État rejette la requête, considérant que la modification d'un décret ne relève pas de sa compétence en référé, et rappelle que les dispositions réglementaires ne peuvent pas être soumis au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Incompétence du juge des référés : Le Conseil d'État constate qu'il n'entre pas dans sa compétence de modifier un décret, en précisant que "il n'entre à l'évidence pas dans l'office du juge des référés du Conseil d'Etat, statuant sur le fondement de l'article L. 521-2 d'enjoindre au Premier ministre de modifier un décret contre lequel, au demeurant, le délai de recours contentieux est expiré."
2. Caractère réglementaire de l'article 1186 : Le Conseil d'État souligne que les dispositions de l'article 1186 du code de procédure civile sont de nature réglementaire et ne peuvent donc pas être renvoyées au Conseil constitutionnel. Ainsi, il déclare que "les dispositions de l'article 1186 du code de procédure civile ne sont pas, en outre, dès lors qu'elles sont réglementaires, au nombre des dispositions législatives susceptibles d'être renvoyées au Conseil constitutionnel en application de l'article 61-1 de la Constitution."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article permet au juge des référés d’ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde des libertés fondamentales en cas d’atteinte grave et manifestement illégale. Le Conseil d'État se positionne ici en interprétant que l’urgence et la légalité sont des conditions essentielles pour les requêtes en référé : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires...".
2. Code de procédure civile - Article 1186 : Les droits de l'enfant et la question de représentation légale sont abordés dans cet article, qui stipule les modalités de désignation d'un avocat pour les mineurs capables de discernement. Le Conseil d'État n'analyse pas la constitutionnalité de cet article, car il ne lui en incombe pas, en précisant que "la désignation doit intervenir dans les huit jours de la demande. Ce droit est rappelé aux intéressés lors de leur première audition."
En conclusion, l'avis du Conseil d'État souligne une délimitation claire entre ce qui relève de sa compétence et ce qui doit être considéré par des instances supérieures. La décision met en avant l'importance du cadre légal en protégeant les droits de l'enfant tout en respectant les procédures établies et les compétences des différentes autorités.