Résumé de la décision
M. A...B... a formé un pourvoi en cassation contre une ordonnance du 15 décembre 2017 du juge des référés de la cour administrative d'appel de Nantes, qui avait rejeté une demande visant à constater ses conditions de détention à la maison d'arrêt d'Angers, suite à une décision antérieure du tribunal administratif. La décision a été annulée, mais la demande de constatation a été rejetée, le juge des référés ayant estimé que la situation concernée relevait de faits révolus et ne présentait plus d'utilité. La requête de M. B... pour une indemnisation au titre des frais de justice a également été rejetée, car l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de l'intervention : La Section française de l'observatoire international des prisons a été jugée recevable à intervenir, justifiant d'un intérêt suffisant dans cette affaire.
2. Possibilité d'ordonner des mesures d'expertise : Le juge des référés, en vertu de l'article R. 531-1 du Code de justice administrative, a le droit de désigner un expert pour constater des faits, y compris des mesures quantitatifs, et non simplement un constat de situation, comme le souligne la décision : "le juge des référés peut... désigner un expert pour constater sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige...".
3. Caractère utile de la mesure demandée : Cependant, il a été conclu que la demande de constatation des conditions de détention n'avait plus d'utilité, car M. B... n'était plus détenu depuis le 16 août 2017, et il n'y avait aucune circonstance particulière justifiant un constat de faits révolus. La décision précise que "la mesure sollicitée... doit être regardée comme tendant au constat de faits désormais révolus".
Interprétations et citations légales
1. Article R. 531-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de désigner un expert pour les constatations de faits, tout en précisant que les demandes ne doivent pas dépasser le constat de faits purement. La décision souligne : "Ces dispositions font obstacle à ce que les mesures sollicitées... excèdent le seul constat d'une situation de fait".
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que la partie perdante peut être condamnée à payer des frais de justice. La décision a été rendue en faveur de l'État, justifiant le rejet des demandes de M. B... : "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'État qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante".
Cette analyse fait ressortir les implications des dispositions du Code de justice administrative, ainsi que la nécessité d'évaluer l'utilité des mesures demandées dans le cadre d'une demande de constatation de faits.