Résumé de la décision
La décision concerne la demande de protection subsidiaire de Mme B... C..., de nationalité albanaise, et de ses enfants mineurs, D... et F... A.... Mme C... a été admise au bénéfice de cette protection par la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) le 31 décembre 2019, qui a également élargi ce bénéfice à ses enfants en vertu des dispositions de l'article L. 741-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a formé un pourvoi en cassation, arguant que la CNDA avait commis une erreur de droit en appliquant la protection aux enfants d'un parent bénéficiant de la protection subsidiaire. La Cour a rejeté le pourvoi de l'OFPRA, confirmant que la protection est effectivement étendue aux enfants mineurs.
Arguments pertinents
1. Applicabilité de l'article L. 741-1 : La CNDA a correctement appliqué l'article L. 741-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui stipule que "lorsque la demande d'asile est présentée par un étranger qui se trouve en France accompagné de ses enfants mineurs, la demande est regardée comme présentée en son nom et en celui de ses enfants". Cette disposition s'applique non seulement aux réfugiés mais également à ceux bénéficiant de la protection subsidiaire.
2. Interprétation de l'unité de famille : La décision souligne que la protection accordée à un parent doit également bénéficier aux enfants, affirmant que "ces dispositions sont applicables aux enfants de réfugiés ... mais également aux enfants des bénéficiaires de la protection subsidiaire". Il est précisé que la CNDA n'a pas méconnu le champ d'application du principe de l'unité de famille lié à la Convention de Genève.
Interprétations et citations légales
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 712-1 : "Le bénéfice de la protection subsidiaire est accordé à toute personne [...] pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir [...] une atteinte grave." Cet article définit clairement les conditions nécessaires pour accorder la protection subsidiaire, mais la décision met en lumière qu'il est également crucial d'examiner l'ensemble des droits accordés aux membres de la famille du bénéficiaire.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 741-1 : Le second alinéa stipule que "lorsqu'il est statué sur la demande de chacun des parents, la décision accordant la protection la plus étendue est réputée prise également au bénéfice des enfants." Cela montre que le droit d'asile ne se limite pas à un individu, mais doit s'étendre aux situations familiales, ce qui justifie l'interprétation de la CNDA.
La décision de la Cour confirme ainsi que la protection des droits des enfants mineurs est inhérente à tout processus d'asile, reflétant les principes humanitaires et juridiques fondamentaux régissant la protection internationale.