Résumé de la décision
La décision concerne M. A...B..., un étranger dont la demande d'asile a été rejetée et qui a fait l'objet d'un refus de séjour assorti d'une obligation de quitter le territoire français. Après son interpellation, il a été placé en rétention administrative par le préfet de l'Hérault. Sa demande d'annulation de cet arrêté a été initialement rejetée par le tribunal administratif, puis confirmée par la cour administrative d'appel de Bordeaux. M. A...B...se pourvoit en cassation contre cette décision, qui est finalement rejetée par le Conseil d'État. La cour constate que M. A...B...n’a pas fondé son pourvoi sur des erreurs de droit ayant eu un impact décisif sur l'issue de son litige.
Arguments pertinents
1. Non-Suspensivité de la demande d'aide juridictionnelle : Le juge souligne que la demande d'admission à l'aide juridictionnelle déposée par M. A...B... n’a pas suspendu l’exécution de l'obligation de quitter le territoire français. L'incapacité de son recours à avoir un effet suspensif est confirmée par les articles régissant l’exécution des mesures d’éloignement.
> "La demande d'admission à l'aide juridictionnelle ... n'a eu pour effet ... ni de suspendre l'exécution de l'obligation de quitter le territoire français."
2. Appréciation de la mesure de rétention : Les juges constatent que la décision de placer M. A...B... en rétention administrative ne souffre d’aucune erreur manifeste d’appréciation. Cela soulève la question de la légitimité de la mesure au regard des circonstances.
> "C'est par une appréciation souveraine exempte de dénaturation que les juges du fond ... ont estimé que n'était pas entachée d'erreur manifeste d'appréciation, la mesure de placement en rétention."
Interprétations et citations légales
Cette décision s'appuie sur plusieurs dispositions légales du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 551-1 : Cet article permet le placement en rétention des étrangers qui ne peuvent pas quitter immédiatement le territoire français après une décision d’éloignement, avec une durée initiale de cinq jours.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 552-1 : Il stipule que la prolongation de cette rétention doit être évaluée par le juge des libertés et de la détention, mais cela n'annule pas les recours administratifs contre la mesure initiale.
> "L'intervention de la décision du juge des libertés et de la détention qui en a autorisé la prolongation ne prive pas d'objet les conclusions, présentées devant le juge administratif, tendant à l'annulation de la décision initiale de placement en rétention."
En conclusion, la décision du Conseil d'État confirme que M. A...B... n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt précité, affirmant la légitimité du recours à la rétention administrative dans ce contexte.