Résumé de la décision
L'Union des travailleurs guyanais a demandé l'annulation du décret n° 2019-894 du 28 août 2019, qui concerne l'organisation et les missions des services de l'État en Guyane, en invoquant un excès de pouvoir. Le Conseil d'État a rejeté la requête, considérant notamment que la procédure d'adoption du décret était régulière et que les moyens avancés par l'Union ne pouvaient être retenus.
Arguments pertinents
1. Règlementation des comités techniques : Le décret du 15 février 2011 établit que si un projet de texte reçoit un vote défavorable unanime, il doit faire l'objet d'un réexamen. Cependant, cette obligation n'est pas applicable si l'avis négatif vient d'une réunion qui suit une séance où le quorum n'a pas été atteint. Le Conseil a noté que la séance du 6 août 2019 a suivi une réunion sans quorum, rendant la procédure valide : "le comité technique de la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l'emploi de Guyane n'avait pas à être convoqué une nouvelle fois."
2. Déroger aux dispositions précédentes : Le décret attaqué pouvait légalement déroger aux règles fixées par l'article 11 du même décret concernant la durée du mandat des représentants du personnel. Par conséquent, l’argument selon lequel une période transitoire était nécessaire a été écarté : "le moyen [...] ne peut, en tout état de cause, qu'être écarté."
3. Détournement de pouvoir : L’allégation de détournement de pouvoir n’a pas été établie par l'Union des travailleurs guyanais, ce qui a également contribué à la décision de rejet de la requête.
Interprétations et citations légales
Les interprétations des articles en question montrent comment le Conseil d'État a appliqué la loi en matière de régularité procédurale et de validation des décrets.
1. Décision sur le quorum : Le Conseil cite les dispositions de l'article 48 du décret du 15 février 2011, qui stipule que : "Lorsqu'un projet de texte recueille un vote défavorable unanime, le projet fait l'objet d'un réexamen [...]". Toutefois, il précise aussi que ces règles ne sont pas applicables si l'avis négatif vient d'une séance où le quorum n'a pas été atteint.
2. Déroger aux dispositions de mandat : À propos de la dérogation aux règles de l'article 11, le Conseil rappelle que "le décret attaqué pouvait légalement déroger aux dispositions de l'article 11 du décret du 15 février 2011."
3. Détournement de pouvoir : La décision conclut également que "le détournement de pouvoir allégué n'est pas établi", une affirmation qui souligne l'absence de preuve concrète apportée par l'Union à cet égard.
En résumé, le Conseil d'État a appliqué de manière rigoureuse les règles établies par le décret de 2011, confirmant la légalité du décret contesté et écartant les arguments de l'Union des travailleurs guyanais.