Résumé de la décision
La décision porte sur la contestation de l'élection du deuxième vice-président du comité du syndicat pour l'électrification des communes du sud de Tahiti, suite à l'élection qui s'est tenue le 12 juillet 2017. Après le premier tour de scrutin, M. A...B... a obtenu quatre voix, M. D... a eu deux voix, et deux bulletins étaient blancs. Bien qu’aucun candidat n'ait atteint la majorité absolue, des tours supplémentaires de scrutin ont été organisés. En fin de compte, M. D... a été proclamé élu au bénéfice de l'âge. Le tribunal administratif de la Polynésie française a ensuite annulé cette élection et proclamé M. B... élu. M. D... a formé appel contre cette décision. Le tribunal a rejeté l'appel, confirmant l'élection de M. B... et a décidé de ne pas attribuer de frais à sa charge.
Arguments pertinents
1. Erreur dans le calcul des suffrages : Le tribunal a constaté qu'une erreur avait été commise dans la détermination du nombre de voix nécessaires pour atteindre la majorité absolue, qui aurait dû être fixée à quatre voix, ce qui était requis après le premier tour. Cette erreur a conduit à des tours de scrutin additionnels, qui n’auraient pas dû avoir lieu. « [...] il est constant et n'est plus contesté par aucune des parties au litige qu'une erreur a été commise dans la fixation du nombre de suffrages nécessaires pour atteindre la majorité absolue. »
2. Sincérité du vote : Le tribunal a considéré que cette erreur matérielle n’affectait pas la sincérité du vote des électeurs au premier tour, ce qui signifie qu'il n’y a pas eu de manipulation ou de vote frauduleux. « [...] dépourvue d'incidence sur la sincérité du vote des électeurs au premier tour [...] »
3. Rôle du juge de l’élection : Le tribunal a affirmé que son rôle était celui de reconnaître le véritable candidat élu en corrigeant les erreurs dans le processus électoral. « [...] il a proclamé M. B... élu [...] »
Interprétations et citations légales
1. Application des règles électorales : La décision s'appuie sur les dispositions du Code général des collectivités territoriales - Article L. 5211-2, qui stipule l'application des règles relatives à l'élection des maires et des adjoints aux présidents et vice-présidents des établissements publics de coopération intercommunale. Ce cadre réglementaire impose une rigueur sur le processus électoral pour assurer la légalité des élections.
2. Majorité nécessaire : Conformément à Code général des collectivités territoriales - Article L. 2122-7, le juge a rappelé que la majorité absolue est atteinte par la moitié des suffrages exprimés, plus un, ce qui dans ce cas était de quatre voix après le premier tour. Cette interprétation confirme que M. B... aurait dû être proclamé élu dès le premier tour.
3. Frais de justice : En ce qui concerne l'attribution des frais, l'article L. 761-1 du code de justice administrative a été invoqué pour justifier l'absence de mise à la charge de M. B... des frais de justice, car il n'était pas la partie perdante dans l’instance. « [...] les dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de M. B... qui n'est pas [...] la partie perdante. »
Cette décision souligne l'importance du respect des règles électorales et l'impact que peut avoir une simple erreur de calcul sur l'issue d'une élection.