Résumé de la décision
La décision porte sur le recours de Mme C... B... et M. D... A... contre une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nantes, qui avait considéré que le refus de permis de visite et la suspension de la ligne téléphonique de M. A... constituaient une atteinte excessive au droit au respect de la vie familiale des requérants. La Cour a finalement annulé l'ordonnance du 13 février 2019 et a rejeté la requête de Mme B... et M. A..., en concluant qu'aucun des moyens soulevés ne suscitait un doute sérieux quant à la légalité des décisions contestées.
Arguments pertinents
1. Dénaturation des faits : La Cour a relevé que le juge des référés avait fait preuve de dénaturation en considérant que l'atteinte excessive au droit au respect de la vie familiale justifiait des doutes sur la légalité des décisions litigieuses. En effet, elle a précisé que :
- “...le moyen tiré de l'atteinte excessive au droit au respect de la vie familiale des requérants était de nature à susciter un doute sérieux sur la légalité des décisions...".
2. Absence de doute sérieux : Dans son appréciation, la Cour a observé qu'aucun des moyens soulevés n'était de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité des décisions contestées, ce qui a conduit à rejeter la requête sans avoir besoin d'examiner la condition d'urgence requise par la loi.
3. Disposition applicable : En se basant sur l'article L. 521-1 du code de justice administrative, la Cour a appliqué les critères exigés pour la suspension d'une décision administrative, affirmant que “...le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer... un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article permet au juge des référés de suspendre l'exécution d'une décision administrative, mais il impose la démonstration d'un doute sérieux quant à sa légalité. En l’espèce, la Cour a jugé que :
- "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation... le juge des référés... peut ordonner la suspension [...] lorsque l'urgence le justifie…".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article précise que les frais d'instance ne pourront être mis à la charge de l'Etat que si celui-ci est la partie perdante. La Cour a opposé cette disposition en rejetant les conclusions de Mme B... et M. A..., affirmant que :
- “Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à la charge de l'Etat...".
En conclusion, la décision a été principalement fondée sur l'examen de la légalité des décisions administratives en question, se basant sur les textes de loi pertinents et concluant que les demandes des requérants ne justifiaient pas une intervention des juridictions administratives en référé.