Résumé de la décision
M. B..., candidat tête de liste de l'Union populaire républicaine pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a obtenu 0,61 % des voix lors du premier tour des élections du 6 décembre 2015. Il n'a pas déposé de compte de campagne ni produit une attestation d'absence de recettes ou de dépenses. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a constaté cette absence et a informé M. B... de son obligation de dépôt. En raison de cette manquement, M. B... a été déclaré inéligible pour une durée d'un an par application de l'article L. 118-3 du code électoral.
Arguments pertinents
1. Obligation de dépôt du compte de campagne : Selon l'article L. 52-12 du code électoral, tout candidat ayant obtenu au moins 1 % des suffrages est tenu d'établir un compte de campagne et de le déposer à la Commission nationale des comptes de campagne. M. B..., n'ayant pas déposé son compte de campagne, enfreint cette disposition.
2. Nature délibérée du manquement : Le juge de l'élection doit prendre en considération le caractère délibéré de ce manquement ainsi que les circonstances de l'espèce. Au cas présent, la non-restitution des carnets de reçus-dons suscite une présomption de perception de dons, ce qui, combiné à l'absence de réponse à la demande de régularisation de la Commission, témoigne d'un manquement grave.
3. Conséquence légale : En conséquence, M. B... a commis un manquement d'une particulière gravité aux règles de financement des campagnes électorales, justifiant sa déclaration d'inéligibilité.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 52-12 du code électoral :
- Cet article stipule : _"Chaque candidat ou candidat tête de liste ... est tenu d'établir un compte de campagne retraçant... l'ensemble des recettes perçues et des dépenses engagées..."_.
- L'interprétation de cet article souligne l'importance du dépôt du compte de campagne, même pour ceux ayant obtenu moins de 1 % des voix, s'ils bénéficient de dons. La commission a estimé que l'absence de restitution des carnets de reçus-dons équivalait à une présomption de dons reçus.
2. Article L. 118-3 du code électoral :
- _"Lorsque la commission a constaté que le compte de campagne n'a pas été déposé dans le délai prescrit, la commission saisit le juge de l'élection."_
- Cela confère au juge de l'élection le pouvoir de prendre des mesures d'inéligibilité, ce qui s'applique ici à M. B..., renforçant l'idée que la non-conformité aux normes de financement entraîne des sanctions significatives.
3. Characterisation du manquement :
- Le juge a pris en compte _"le caractère délibéré du manquement ainsi que l'ensemble des circonstances de l'espèce"_.
- Cela indique que la gravité de la situation de M. B... n'est pas seulement fondée sur son non-respect des obligations, mais aussi sur son inaction face aux demandes de régularisation.
Conclusion
La décision repose sur des principes clairs du droit électoral, conformément au code électoral. L'inéligibilité de M. B... pour une durée d'un an est justifiée par des manquements au dépôt du compte de campagne et à la restitution des documents requis par la loi. Ce cas souligne l'importance d'une régularité stricte dans le financement des campagnes électorales pour protéger l'intégrité du processus démocratique.