Résumé de la décision
L'association Section française de l'Observatoire international des prisons a déposé un pourvoi en cassation contre une ordonnance rendue le 12 décembre 2019 par le juge des référés du tribunal administratif de la Guyane, qui rejetait ses demandes au motif d'irrecevabilité. Le pourvoi a été enregistré le 27 janvier 2020, soit après l'expiration du délai de quinze jours prévu pour ce type de recours. Le Conseil d'Etat a rejeté le pourvoi, constatant qu'il avait été présenté tardivement et a également rejeté les demandes d'indemnisation au titre de l'article L. 761-1 code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Délai de recours : Le Conseil d'Etat a statué que le pourvoi de l'association était tardif, précisant que "le pourvoi en cassation contre les ordonnances rendues par le juge des référés" doit être présenté dans un délai de quinze jours à compter de leur notification. Selon les faits établis (point 2), le pourvoi a été enregistré au-delà de ce délai, rendant son examen impossible.
2. Interprétation des règles de délai : L'association a invoqué l'article R. 421-7 du code de justice administrative, qui prévoit une extension d’un mois pour les personnes ne demeurant pas dans la collectivité où se trouve le tribunal administratif. Cependant, le Conseil d'Etat a rejeté cet argument en affirmant que "ces dispositions n'ont toutefois ni pour objet ni pour effet d'augmenter le délai" pour les personnes domiciliées en métropole, ce qui confirme une stricte interprétation des délais de recours en matière de contentieux administratif.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 523-1 Code de justice administrative : Cet article stipule que "Le pourvoi en cassation contre les ordonnances rendues par le juge des référés [...] est présenté dans les quinze jours de la notification". Ce texte impose un délai de rigueur qui s'applique, sans dérogation pour les domiciliations en métropole.
2. Article R. 421-7 Code de justice administrative : Cet article mentionne que "lorsque la demande est présentée devant le tribunal administratif de Guadeloupe, [...] le délai de recours est augmenté d'un mois pour les personnes qui ne demeurent pas dans la collectivité territoriale". L'application de cet article a été clarifiée par le Conseil d'Etat, soulignant que son objet ne s'étend pas aux personnes vivant en métropole, ce qui invite à un respect stricte des délais pour ce groupe.
Par conséquent, le Conseil d'Etat maintient un cadre juridique clair et restrictif en matière de délais, ce qui contribue à la sécurité juridique et à la prévisibilité des recours en cas de décisions des juridictions administratives. De plus, la décision a des implications sur la jurisprudence, car elle insiste sur l'absence d'évolution dans l'interprétation des règles de recours, assurant ainsi le respect des principes d’équité et d'accès à la justice.