Résumé de la décision
La décision concerne un appel formé par Mme C...B... et sa mère, Mme A...B..., contre l'ordonnance du 3 mai 2019 du juge des référés du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, qui avait rejeté leur demande d'annulation de la décision de transfèrement de Mme C...B... vers le centre pénitentiaire de Roanne. Elles soutenaient que ce transfèrement portait atteinte à leurs droits au respect de la vie privée et familiale, ainsi qu'à l'intégrité mentale de Mme C...B... en raison de ses problèmes de santé. Le juge d'appel a confirmé la décision de première instance en considérant que la situation de détention de Mme C...B… ne caractérisait pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteinte à la vie familiale : Les requérantes ont argumenté que le transfèrement affectait le droit de Mme C...B... et de sa mère au respect de leur vie privée et familiale, notamment en raison de la distance accrue entre Mme C...B... et le domicile de ses parents.
- Citation : "la décision de transfèrement litigieuse est de nature à rendre plus difficile l'exercice par Mme C...B...de son droit à conserver une vie familiale en détention".
2. Application des conditions légales pour le transfèrement : La décision a été fondée sur le fait que Mme C...B..., étant condamnée à une peine supérieure à deux ans et étant en maison d'arrêt, ne remplissait pas les conditions prévues par l'article 717 du code de procédure pénale pour rester dans un établissement pénitentiaire plus proche de son domicile.
- Citation : "l'article 717 du code de procédure pénale prévoit que les condamnés purgent leur peine dans un établissement pour peines... Mme C...B... ne remplissait pas cette condition".
3. Sans caractère manifeste d'illégalité : Le juge a également souligné que, bien que le transfert ait des conséquences sur la vie familiale, les éléments présentés ne caractérisaient pas une atteinte grave et manifestement illégale aux droits de Mme C...B...
- Citation : "la décision du directeur interrégional des services pénitentiaires de Lyon... ne peut... être regardée comme caractérisant une atteinte grave et manifestement illégale".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article permet au juge des référés de prendre des mesures urgentes lorsque les droits fondamentaux d'une personne sont gravement atteints.
- Citation : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale...".
2. Code de procédure pénale - Article 717 : Cet article règlemente la détention des condamnés et impose des conditions concernant leur affectation à un établissement pénitentiaire.
- Citation : "le maintien d'une personne condamnée détenue en maison d'arrêt à laquelle il reste à subir une peine d'une durée supérieure à deux ans n'étant permis que lorsque cette personne bénéficie d'un aménagement de peine".
3. Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article précise que le juge peut rejeter une demande si elle ne présente pas un caractère d'urgence ou si elle est manifestement mal fondée.
- Citation : "Lorsque la demande ne présente pas un caractère d'urgence ... le juge des référés peut la rejeter par une ordonnance motivée".
En conclusion, la décision illustre l'importance de respecter les conditions prévues par la loi pour le maintien en détention, et rappelle que même si des considérations humaines et familiales sont présentes, elles ne suffisent pas à justifier une intervention d'urgence sans une base légale solide.