Résumé de la décision
Dans le cadre d'une requête déposée par M. Jéhan Azéma de Castet, le juge des référés du Conseil d'État a été saisi pour demander l'abrogation de l'article 47 du décret du 29 octobre 2020, en raison de son interdiction des cérémonies religieuses, considérée comme portant une atteinte grave à la liberté de cultes. Le juge a rejeté la requête, arguant que les conclusions visant à l'abrogation d'une décision administrative ne sont pas recevables dans le cadre d'une instance en référé.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision sont :
1. Irrecevabilité des conclusions en référé : Le juge souligne que les demandes d'abrogation d'une décision administrative excèdent la compétence du juge des référés. En effet, "le juge des référés ne peut [...] prononcer l'abrogation d'une décision administrative", ce qui rend les conclusions de M. Azéma de Castet "manifestement irrecevables".
2. Urgence et mesure provisoire : Bien que la condition d'urgence puisse sembler remplie en raison de l'interdiction des cérémonies religieuses, le juge rappelle que les mesures ordonnées dans le cadre d'un référé doivent avoir un caractère provisoire, ce qui ne s'applique pas à l'abrogation d'une décision administrative.
Interprétations et citations légales
La décision se base principalement sur les dispositions suivantes du Code de justice administrative :
- Code de justice administrative - Article L. 511-1 : Cet article stipule que "Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire." Cela établit clairement que les Juge des référés a un champ d'action limité, se concentrant sur des mesures immédiates et non des décisions permanentes.
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Il permet au juge des référés d'ordonner des mesures pour la sauvegarde d'une liberté fondamentale. Cependant, le juge précise que pour que ces mesures soient acceptées, elles doivent être proportionnées et ne pas demander l'annulation de décisions administratives.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet au juge des référés de rejeter des requêtes sans instruction, notamment quand "la condition d'urgence n'est pas remplie" ou que "celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative". Le juge fait explicitement référence à cet article dans le rejet de la requête.
En résumé, la décision du juge des référés s'appuie sur le cadre juridique établissant des limites strictes à son intervention, confirmant ainsi que bien que des questions d'urgence puissent être soulevées, la nature des mesures demandées ne permet pas d'aller au-delà des compétences imparties.