Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant guinéen revendiquant sa minorité, a sollicité l'accueil en tant que mineur isolé auprès du service de l'aide à l'enfance du département de l'Isère, demande rejetée par ce dernier. Il a également demandé des hébergements d'urgence. Sa requête en référé devant le tribunal administratif de Grenoble a été rejetée, M. B... contestation l'ordonnance, arguant qu'il devait être considéré comme mineur sur la base de documents d’identité de son pays. Le juge des référés a confirmé le rejet de la demande, considérant que les preuves présentes n'établissaient pas la minorité de M. B...
Arguments pertinents
1. Urgence et compétence : Le juge, en se fondant sur l'article L. 521-2 du Code de justice administrative, a rappelé que le juge des référés peut intervenir en cas d'atteinte manifeste et grave à une liberté fondamentale, ce qui n’a pas été établi dans le cas de M. B....
2. Évaluation de la minorité : Le tribunal a constaté que l'état civil produit par M. B... n’établissait pas clairement sa minorité. De plus, l'évaluation réalisée par le département après un entretien a révélé des incohérences dans son récit, un argument clé pour le rejet de sa demande. Le juge a noté qu'aucun élément nouveau n’a été fourni en appel pour contrecarrer cette appréciation.
Interprétations et citations légales
L'ordonnance s'appuie sur des principes juridiques fondamentaux concernant l'évaluation de la minorité et les droits des individus sollicitant une protection. Voici quelques éléments d'interprétation :
- Urgence et liberté fondamentale : Selon le Code de justice administrative - Article L. 521-2, le juge peut ordonner des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale lorsque l'urgence est prouvée et qu'il y a une atteinte grave et manifestement illégale. Dans ce cas, le juge a jugé qu’il n’existait pas d’urgence justifiant une intervention immédiate.
- Évaluation de la minorité : L'importance de l'évaluation rigoureuse des preuves d'âge et de statut en tant que mineur est mise en avant par le tribunal. Le juge a évalué l'absence de cohérence dans le récit de M. B..., citant le rapport d’entretien et la non-revendication de sa minorité en Italie. L'appréciation de l'évaluation du département a été jugée suffisante pour conclure que M. B... n'avait pas établi sa minorité, soulignant la responsabilité des services en matière de protection de l’enfance.
En somme, cette décision démontre l'importance d'une évaluation précise et rigoureuse des lieux de protection pour les jeunes vulnérables, en tenant compte des preuves substantielles fournies par les intéressés ainsi que des considérations administratives sur la minorité.