Résumé de la décision
M. B..., médecin généraliste à Paris, a été suspendu par le Conseil national de l'Ordre des médecins pour une durée d'un an, suite à une expertise qui a révélé une inactivité prolongée. Il a demandé la suspension de cette décision devant le juge des référés du Conseil d'État, arguant que la décision était insuffisamment motivée, entachée d'erreurs de droit et d'appréciation. Le juge a rejeté sa demande, considérant que les moyens avancés n'étaient pas sérieux et qu'il n'était pas nécessaire d'examiner l'urgence.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : M. B... a soutenu que la décision était insuffisamment motivée. Cependant, le juge a constaté que la décision citait intégralement les dispositions applicables, reproduisait les conclusions de l'expertise, et énonçait clairement les faits retenus ainsi que la sanction infligée.
2. Détournement de procédure : M. B... a allégué que la durée des opérations d'expertise constituait un détournement de procédure. Le juge a répondu que la décision reposait sur des étapes légalement prévues, et que la durée de l'expertise ne suffisait pas à établir un tel détournement.
3. Caducité du rapport d'expertise : Il a également soutenu que le dépassement du délai de remise du rapport d'expertise entraînait sa caducité. Le juge a noté que M. B... ne contestait pas que ce délai n'était pas prescrit à peine de nullité.
4. Qualification des experts : M. B... a contesté la qualification d'un des experts, mais le juge a relevé que cette allégation n'était pas étayée par des faits concrets.
5. Erreur manifeste d'appréciation : Enfin, M. B... a critiqué la décision pour erreur manifeste d'appréciation, sans contester les motifs tirés de son inactivité prolongée.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de suspendre l'exécution d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Dans cette affaire, le juge a conclu que "aucun des moyens exposés n'ayant de caractère sérieux", il n'y avait pas lieu de suspendre la décision.
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article stipule que le juge peut rejeter une demande de suspension si elle ne présente pas un caractère d'urgence ou si elle est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour rejeter la demande de M. B..., soulignant que les arguments avancés ne justifiaient pas une suspension.
3. Article 4124-3-5 du Code de la santé publique : M. B... a fait référence à cet article concernant la qualification des experts. Toutefois, le juge a noté que l'allégation de M. B... n'était pas accompagnée de faits permettant d'examiner le bien-fondé de sa critique.
En conclusion, la décision du juge des référés a été motivée par l'absence de sérieux des moyens avancés par M. B..., ce qui a conduit au rejet de sa demande de suspension sans qu'il soit nécessaire d'examiner l'urgence.