Résumé de la décision
La décision concerne une requête introduite par M. A... contre un arrêté du ministre de l’intérieur qui l'assignait à résidence dans le cadre de l'état d'urgence. M. A... prétendait que cet arrêté portait atteinte à ses libertés fondamentales et demandait son annulation. Toutefois, l'arrêté en question a été abrogé par un nouvel arrêté du 12 février 2016, intervenu après l'introduction de la requête. Par conséquent, le juge des référés a considéré que les conclusions de M. A... étaient devenues sans objet et n'a donc pas statué sur le fond.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence et atteinte à une liberté fondamentale : M. A... soutenait que la condition d'urgence était remplie et que l'arrêté contesté portait une atteinte grave et manifestement illégale à sa liberté d'aller et venir ainsi qu'à sa vie privée. Le juge a noté que ces arguments étaient valables tant que l'arrêté était en vigueur.
2. Abrogation de l'arrêté : Cependant, le ministre a abrogé l'arrêté d'assignation à résidence avant que le juge ne puisse se prononcer. Le juge a conclu que "dans ces conditions, les conclusions d'appel de M. A... tendant à ce que le juge des référés fasse usage, à l'égard de cette mesure d'assignation, des pouvoirs qu'il tient de l'article L. 521-2 du code de justice administrative sont devenues sans objet".
Interprétations et citations légales
Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article permet au juge des référés d'ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale lorsqu'une personne morale de droit public a porté atteinte à cette liberté de manière grave et manifestement illégale.
- Cette disposition souligne le pouvoir d'agir du juge des référés face à des atteintes aux libertés fondamentales, mais son application est directement conditionnée à l'existence de mesures en cours. En l'espèce, l'abrogation de l'arrêté a pour effet d'éteindre l'objet du litige.
Interprétation pratique : La décision illustre la capacité du juge administratif à répondre à des situations urgentes lorsque des droits fondamentaux sont en jeu, mais également les limites de cette compétence lorsque la situation litigieuse est résolue par une mesure administrative subséquente.
En synthèse, cette décision montre que la protection des libertés fondamentales par le juge des référés est efficace tant qu'une mesure contestée est toujours en vigueur. Une fois celle-ci abrogée, l'intérêt à agir dans le cadre du référé disparaît.