Résumé de la décision
L'association UNACS a saisi le juge des référés du Conseil d'Etat pour demander enjoindre au ministre des solidarités et de la santé de répondre à une question écrite concernant le respect des clauses de l'accord Franco-Chinois sur la prévention des maladies infectieuses. L'UNACS argumentait que l'absence de réponse à cette question entraînait une atteinte grave aux libertés fondamentales, exacerbée par l'angoisse liée à la pandémie de Covid-19. Cependant, le juge a rejeté la requête, considérant que les éléments avancés ne constituaient pas une situation d'urgence justifiant l’intervention du juge des référés.
Arguments pertinents
1. Absence de situation d'urgence : Le juge souligne que l'angoisse de la population face à la pandémie et les informations contradictoires des spécialistes ne suffisent pas à établir une situation d'urgence juridique. Selon le jugement : « Toutefois, ces éléments n'établissent pas l'existence d'une situation d'urgence impliquant que le juge des référés prenne, dans les délais impartis... la mesure sollicitée. »
2. Rejet de la requête : Rappelant les conditions posées par l’article L. 521-2 du code de justice administrative, le juge des référés conclut que la requête de l’UNACS, ne remplissant pas ces critères, doit être rejetée conformément à l’article L. 522-3 du même code. En effet, il est affirmé : « I l en résulte que la requête ne peut, en tout état de cause, qu'être rejetée par application de l'article L. 522-3 du code de justice administrative. »
Interprétations et citations légales
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Texte de loi applicable
- Code de justice administrative - Article L. 511-1 : Cet article stipule que « Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire. Il n'est pas saisi du principal et se prononce dans les meilleurs délais. »
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Il précise que : « Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale... »
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet au juge des référés de rejeter une requête « lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou lorsqu'il apparaît manifeste... que celle-ci est irrecevable ou qu'elle est mal fondée. »
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Interprétations
La décision met en exergue l'interprétation stricte des conditions d'urgence et l'importance d’une justification claire et probante pour qu'un juge des référés intervienne dans des affaires portant sur des libertés fondamentales. Le jugement rappelle aussi que la simple angoisse de la population face à des incertitudes médicales ne peut justifier une intervention d’urgence sans preuves plus tangibles de l’atteinte à une liberté fondamentale. Cette interprétation renforce le cadre de protection des décisions judiciaires temporaires, en vérifiant rigoureusement la légitimité des prétextes d'urgence avancés par les requérants.