Résumé de la décision
La décision concernait la requête de Mme A..., une ressortissante comorienne, qui contestait un arrêté du préfet de Mayotte lui ordonnant de quitter le territoire français et lui interdisant d'y revenir pendant un an. Son recours devant le tribunal administratif de Mayotte a été rejeté, et elle a ensuite saisi le Conseil d'État en appel. Le Conseil d'État a confirmé le rejet de sa requête, considérant que Mme A... ne démontrait pas l'urgence ni l'atteinte disproportionnée à ses droits fondamentaux, et a ordonné le rejet de son appel.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : La première condition du référé est l'urgence. Le juge des référés a souligné que Mme A... n'a pas établi une situation d'urgence suffisante. En effet, le juge a précisé : "la seule circonstance que la requérante établisse l'existence d'une situation d'urgence" n'était pas en soi suffisante pour justifier l'intervention rapide du juge.
2. Atteinte aux droits fondamentaux : Mme A... a soutenu que l'éloignement portait atteinte à sa vie privée et familiale. Cependant, le juge a noté qu'elle ne justifiait pas de manière satisfaisante l'ancienneté de son séjour à Mayotte ni la réalité de ses relations familiales, rejetant ainsi sa demande pour absence de fondement juridique solide.
3. Absence d'éléments nouveaux : En appel, le Conseil d'État a relevé que Mme A... n'apportait aucun élément nouveau pouvant infirmer l'appréciation du juge de première instance, ce qui a conduit au rejet de sa requête.
Interprétations et citations légales
Interprétations des textes applicables :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Ce texte stipule que le juge des référés peut prendre des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale en cas d'atteinte grave et manifestement illégale. Il est crucial que l'urgence soit justifiée et qu'il y ait une véritable atteinte aux droits fondamentaux. Le juge a précisé que "la condition d'urgence n'est pas remplie" quand les éléments présentés ne suffisent pas à établir une violation manifeste et grave.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet de rejeter une requête sans instruction ni audience si l'urgence n'est pas satisfaite ou si la demande est manifestement mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour conclure que l'appel de Mme A... était manifestement non fondé, en affirmant que "il résulte de ce qui précède qu'il est manifeste que l'appel de Mme A... ne peut être accueilli."
Cette décision illustre l'importance de fournir des preuves concrètes en matière de recours administratifs, notamment en ce qui concerne l'urgence et l'atteinte aux droits fondamentaux, ainsi que la rigueur avec laquelle le juge administrative examine ces conditions.