Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... a saisi le juge des référés du tribunal administratif d'Orléans pour contester la légalité d'un arrêté de la préfète du Cher, autorisant des battues administratives sur sa propriété et aux alentours. Elle affirme que ce dispositif porte atteinte à ses droits fondamentaux, notamment son droit au respect de sa vie privée, son droit de propriété, ainsi qu'à son droit à un recours effectif. En rejetant sa demande, le tribunal a constaté que la condition d'urgence n'était pas remplie, car l'arrêté contesté n'était valable que jusqu'au 29 février 2020 et qu'aucun autre arrêté n'avait été pris depuis lors.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : Le juge a souligné que, selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, pour que le juge des référés puisse intervenir, il est nécessaire de justifier d'une situation d'urgence. À cet égard, il a noté que l'arrêté autorisant les battues n'était valide que jusqu'au 29 février 2020, rendant la situation non urgente.
2. Absence de nouvelle décision : Mme A... n'a pas prouvé qu'un nouveau texte avait été pris ou était en préparation pour permettre la poursuite de cette action, ce qui affaiblit davantage son argument selon lequel des atteintes aux droits fondamentaux persistent.
3. Rejet de la demande : Puisqu'une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale requiert une situation d'urgence, et que cette condition n'était pas remplie, la demande devait être rejetée selon l'article L. 522-3 du même code.
Interprétations et citations légales
L'arrêt fait référence à plusieurs textes de loi qui sont cruciaux pour son analyse :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures si une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale est prouvée dans une situation d'urgence. Cette disposition a été interprétée de manière restrictive, nécessitant une preuve de l'urgence pour justifier l'intervention du juge.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Ce texte permet au juge de rejeter une demande non urgente par une ordonnance motivée, ce qui a été appliqué dans ce cas, car le contexte des battues administratives contestées n'existait plus au-delà de la date d'expiration de l'arrêté.
Le juge a ainsi conclu que Mme A... ne pouvait pas prétendre à la protection des mesures d'urgence étant donné qu'aucun nouveau risque n'était présent après l'expiration de l'arrêté. Cela illustre l'importance de remplir précisément les conditions d'urgence pour accéder aux voies de référé, dans le respect des normes dictées par le Code de justice administrative.