Résumé de la décision
Les requérants, constitués par le "Collectif des parents d'élèves du Vaucluse", ont saisi le juge des référés du Conseil d'État pour demander la suspension du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, qui impose le port du masque obligatoire pour les enfants à partir de 6 ans. Ils soutiennent que ce décret porte atteinte à plusieurs libertés fondamentales et que les risques sanitaires liés au port du masque sont préjudiciables aux enfants. Cependant, leur requête a été rejetée en raison de l'absence de justification d'une situation d'urgence.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir et atteinte aux libertés : Les requérants affirment avoir intérêt à agir contre le décret, avancent que celui-ci porte atteinte à des libertés fondamentales telles que le droit à la vie et à la protection de la santé.
2. Conditions d'urgence : Le juge des référés, en vertu de l'article L. 521-2 du code de justice administrative, souligne que "la condition d'urgence doit être justifiée par des circonstances particulières". Le Conseil d'État conclut que les requérants ne prouvent pas l'urgence nécessaire pour ordonner une mesure de sauvegarde d'une liberté fondamentale.
3. Rejet de la requête : Il est mentionné que "la circonstance qu'une atteinte à une liberté fondamentale [...] serait avérée n'est pas de nature à caractériser, à elle seule, l'existence d'une situation d'urgence".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-2 : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale." Cette disposition établit le cadre dans lequel le juge peut intervenir rapidement pour protéger des droits fondamentaux. Toutefois, les requérants n'ont pas réussi à justifier le caractère urgent de leur demande, qui est un prérequis fondamental.
2. Conditions d'urgence : Le juge précise que le requérant doit "justifier des circonstances particulières caractérisant la nécessité pour lui de bénéficier à très bref délai d'une mesure". Ici, le juge met en avant que le simple fait qu’une mesure soit contestée ne suffit pas à établir l’urgence.
3. Sur le rejet de la requête : Le juge conclut que, en l'absence de preuve d'urgence, "la requête du Collectif des parents d'élèves du Vaucluse et autres doit être rejetée". Ce rejet souligne l'importance, selon la jurisprudence administrative, de démontrer concrètement l'urgence d'une situation pour justifier une intervention précipitée du juge des référés.
En somme, le Conseil d'État a appliqué strictement les critères d'urgence qui régissent les mesures judiciaires nécessaires pour protéger les libertés fondamentales, refusant ainsi la requête pour absence de justification adéquate.