Résumé de la décision :
La décision du Conseil d'État porte sur la demande de Mme B... tendant à obtenir l'exécution d'une décision de la Commission centrale d'aide sociale, qui avait enjoint au président du conseil départemental de l'Isère de réexaminer ses droits à l'allocation personnalisée d'autonomie, avec une astreinte à la clé. Suite à cette demande, le président du conseil départemental a révisé les droits de Mme B... et lui a versé une somme correspondante au montant re-calculé. Le Conseil d'État a jugé que la demande de Mme B... était devenue sans objet étant donné que le réexamen avait été effectué et que les obligations de la décision de la Commission avaient été exécutées. En conséquence, la requête a été rejetée.
Arguments pertinents :
1. Exécution de la décision antérieure : Le président du conseil départemental ayant pris quatre arrêtés révisant les droits de Mme B..., celle-ci ne peut plus prétendre à l'exécution de la décision de la Commission centrale d'aide sociale. Le Conseil d'État a conclu que la révision des droits représente une exécution de l'exigence de réexamen stipulée dans la décision initiale.
> "Il résulte des termes mêmes de ces arrêtés... que le département de l'Isère doit être regardé comme ayant, ce faisant, réexaminé les droits de Mme B... à bénéficier, à compter du 8 octobre 2009, d'un plan d'aide adapté à son degré de perte d'autonomie."
2. Inadéquation des nouveaux litiges : Les difficultés rencontrées par Mme B... relatives aux conditions de notification des arrêtés ou des relations avec ses prestataires d'aide à domicile ne relèvent pas du litige initial et sont donc considérées comme hors du cadre de la demande d'exécution.
> "sans que l'intéressée puisse utilement contester à ce titre la motivation de ces arrêtés, leurs conditions de notification ou les difficultés rencontrées avec ses prestataires d'aide à domicile, qui soulèvent un litige distinct."
Interprétations et citations légales :
- Article R. 931-2 du Code de justice administrative : Cet article permet aux parties de demander au Conseil d'État des mesures pour exécuter des décisions de juridictions administratives. La demande de Mme B... était fondée sur cet article, mais la décision prise a neutralisé sa demande.
- Article R. 931-3 du Code de justice administrative : Il stipule que si le président juge qu'une demande n'est pas fondée, il classe la demande administrativement. Cet article souligne que les décisions de classement peuvent être contestées dans le mois suivant leur notification, ce qui a été effectué par Mme B...
- Article R. 931-4 du Code de justice administrative : Il précise que la contestation d'un classement aboutit à l'ouverture d'une procédure juridictionnelle, permettant ainsi à Mme B... de porter sa demande devant le président de la section du contentieux.
Cette décision démontre l'importance d'examiner si une exécution a lieu avant que des demandes d'exécution soient formées. En l'occurrence, le réexamen des droits et le paiement qui en a découlé ont été jugés suffisants pour considérer que l'obligation d'exécution avait été remplie, rendant la demande initiale caduque.