Résumé de la décision :
Dans cette affaire, la commune de Félines-Termenès a exercé son droit de préemption sur quatre parcelles appartenant à M. et Mme B..., intentions contestées par M. A..., qui a demandé l'annulation de la délibération du conseil municipal en raison d’un manque de motivation. Le tribunal administratif a rejeté sa requête, mais la cour administrative d'appel de Marseille a annulé ce jugement, jugeant que la délibération manquait de motivation selon les exigences de l'article L. 210-1 du code de l'urbanisme. La commune a alors saisi le Conseil d'État en cassation.
Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, constatant une erreur de droit, et a renvoyé l'affaire pour réexamen à cette cour.
Arguments pertinents :
1. Sur la motivation de la délibération : Le Conseil d'État a statué que le seul compte-rendu sommaire affiché à la porte de la mairie ne constitue pas une preuve suffisante de la motivation de la délibération. En effet, la cour a commis une erreur en considérant que ce compte-rendu allait à l'encontre des exigences de l'article L. 210-1.
> "La cour a commis une erreur de droit et dénaturé les pièces du dossier."
2. Sur les moyens de défense : Bien que la commune ait répondu qu'il y avait des mentions suffisantes dans la délibération, elle n'a pas produit cette délibération dans la procédure, ce qui a conduit à l'annulation de l'arrêt.
> "En jugeant, sans inviter les parties à la produire... la cour a commis une erreur de droit..."
3. Sur les dispositions de l'article L. 761-1 : Le Conseil d'État a également décidé qu'il n'était pas approprié d'imposer des frais à M. A..., dans la mesure où la commune n'était pas la partie perdante selon les circonstances de l'affaire.
> "Ces dispositions font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Félines-Termenès, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Interprétations et citations légales :
1. Code de l'urbanisme - Article L. 210-1 : Il stipule que "Toute décision de préemption doit mentionner l'objet pour lequel ce droit est exercé." Le Conseil d'État a souligné que le fait pour la commune de ne pas produire la délibération constitutive du droit de préemption a compromis l'examen de sa motivation, conduisant à l'annulation de l’arrêt.
2. Code général des collectivités territoriales - Article R. 2121-11 : Cet article précise les modalités d’affichage des comptes-rendus des séances des conseils municipaux. Le Conseil d'État a souligné que le compte-rendu n’a pas besoin de reprendre la motivation de la délibération, mais doit juste mentionner les points abordés.
> "Il résulte de ces dispositions que le compte-rendu de la séance du conseil municipal affiché à la porte de la mairie ne comporte que des extraits..."
Cette décision souligne l'importance de la production de pièces lors d'une procédure contentieuse et le respect des formes juridiques pour assurer la transparence et la régularité des actes administratifs.