Résumé de la décision
La société Astrazeneca a demandé l'annulation de l'avis rendu par la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé le 13 septembre 2017, qui avait classé le service médical rendu par ses médicaments Tagrisso comme important, mais l'amélioration du service médical rendu comme mineure. Astrazeneca contestait également la décision implicite de rejet de son recours contre cet avis. Le Conseil d'État a rejeté leur requête, considérant que les avis de la commission de la transparence ne sont pas des actes faisant grief et ne sont pas susceptibles de recours pour excès de pouvoir.
Arguments pertinents
1. Nature des avis de la commission de la transparence : Le Conseil d'État souligne que les avis comme ceux de la commission de la transparence relèvent d'actes préparatoires. En effet, il indique que « les avis rendus en application de ces dispositions... sont des éléments de la procédure d'élaboration des décisions d'inscription d'une spécialité pharmaceutique sur la liste des médicaments remboursables. » Cette précison renforce l'idée que ces avis ne peuvent être contestés directement.
2. Inadmissibilité du recours : La décision indique que la société Astrazeneca « n'est pas fondée à soutenir que l'avis rendu sur l'amélioration du service médical rendu par les spécialités Tagrisso... devrait être regardé comme un acte faisant grief. » Cela signifie qu'une revendication devant le juge pour un avis n'ayant pas d'effet direct sur la situation juridique de la société n'est pas recevable.
3. Implications financières : En vertu de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, il n'est pas prévu d'allocation de frais judiciaires à la charge de l'État, puisque ce dernier n'est pas la partie perdante dans le recours.
Interprétations et citations légales
1. Rôle de la Haute Autorité de santé : Selon le Code de la sécurité sociale - Article L. 161-37, la Haute Autorité de santé a pour mission d’évaluer le service attendu des produits de santé, ce qui comprend « donner son avis sur l'inscription et le renouvellement de l'inscription des spécialités sur la liste... des médicaments pris en charge. » Cette disposition souligne le rôle central de la Haute Autorité dans l'évaluation des médicaments avant leur rémunération par l'Assurance maladie.
2. Amélioration du service médical rendu : L'article R. 163-18 du Code de la sécurité sociale souligne que les avis doivent porter sur « l'appréciation de l'amélioration du service médical rendu apportée par le médicament... » Ce cadre juridique est essentiel pour comprendre pourquoi Astrazeneca a contesté le classement comme « amélioration mineure. »
3. Inscription sur des listes de remboursement : L’article L. 162-16-4 du Code de la sécurité sociale évoque que la fixation du prix de vente des médicaments inscrits tient compte de leur « amélioration du service médical rendu. » Cela contextuellement explique l'importance pour Astrazeneca d'obtenir une réévaluation favorable de son produit.
En somme, ces éléments éclairent la décision du Conseil d'État tout en renforçant le cadre juridique reliant les avis de la Haute Autorité et leur impact sur le remboursement des produits de santé.