Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société Chaveneau Bernis a demandé le retrait de certaines dispositions de l'article R. 834-7 du code de la sécurité sociale, relatives à la cotisation pour l'allocation de logement, en invoquant leur illégalité pour la période antérieure au 1er janvier 2015. Ces demandes ont été reçues le 29 juin 2016, mais ont été implicitement rejetées par le Premier ministre et le ministre des affaires sociales et de la santé. Le tribunal a décidé de rejeter la requête de la société, considérant que les dispositions en question étaient devenues définitives et que les autorités administratives étaient tenues de maintenir leur application, malgré leur éventuelle illégalité.
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Arguments pertinents
1. Définitivité des dispositions:
Le tribunal souligne que les dispositions contestées avaient acquis un caractère définitif lorsque les demandes de retrait ont été formulées. Il résulte donc que : « par suite, le Premier ministre et le ministre des affaires sociales et de la santé étaient tenus de rejeter ses demandes ».
2. Principe de non-rétroactivité:
En vertu du II de l'article 9 de l'ordonnance n° 2015-1341, le retrait d'un acte réglementaire est permis uniquement s'il est illégal et si un recours est toujours en cours. Cela renforce l'idée que, sans habilitation législative, l'autorité administrative ne peut se soustraire au principe de non-rétroactivité.
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Interprétations et citations légales
1. Application du principe de non-rétroactivité:
Comme précisé dans l'article R. 834-7 du code de la sécurité sociale, les cotisations relatives à l'allocation de logement sont dues par toute personne morale employant des salariés. Cela implique une interprétation stricte des textes, se fondant sur l'idée que les règles en vigueur doivent être respectées jusqu'à leur modification officielle.
2. Ordonnance n° 2015-1341:
Cet acte législatif stipule que « l'autorité administrative ne peut légalement retirer un acte réglementaire, en l'absence de disposition législative l'habilitant à déroger au principe de non-rétroactivité des règlements ». Cette clause est cruciale pour comprendre pourquoi le tribunal a jugé inopérantes les demandes de retrait des dispositions contestées.
3. Genèse des dispositions légales:
L'historique des dispositions, mentionnées comme « issues du décret du 17 décembre 1985 », appuie leur stabilité juridique et justifie le refus de leur retrait. Cela souligne que même si les règles peuvent paraître illégales à posteriori, leur durée dans le temps leur confère une certaine légitimité tant qu'aucune position contraire n'est établie par la loi.
En conclusion, la décision réaffirme le poids du principe de légalité au sein du cadre règlementaire et la difficulté de remettre en question des actes administratifs solidement ancrés dans le droit en raison de leurs effets rétroactifs.