Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A..., agent territorial, a été mise à la retraite pour invalidité à compter du 4 mars 2011. Elle a demandé à la commune de Saint-Pierre-le-Moûtier une attestation nécessaire pour bénéficier de l'assurance chômage, qu'elle n'a reçu qu'après avoir relancé la mairie en juin 2014. En conséquence, elle a saisi le tribunal administratif pour obtenir réparation du préjudice subi en raison du retard dans la délivrance de cette attestation. Le tribunal administratif a jugé que la demande ne relevait pas de sa compétence et a renvoyé l'affaire à la cour administrative d'appel de Lyon, considérant que la demande de Mme A... devait être vue comme un appel plutôt que comme une simple requête.
Arguments pertinents
1. Incompétence de la juridiction administrative : Le tribunal a statué que la requête de Mme A... ne portait pas sur ses droits d’assurance chômage, mais sur la relation entre elle et son ancien employeur, ce qui écarte l’application des articles régissant le contentieux de l’aide sociale et du travail. Ainsi, "cette demande ne peut être regardée comme relevant des litiges mentionnés à l'article R. 772-5 du code de justice administrative".
2. Renvoi à la cour administrative d'appel : Étant donné que la demande de Mme A... est considérée comme un appel, le tribunal a décidé de renvoyer l'affaire à la cour administrative d'appel de Lyon, en vertu de l'article R. 811-1 du code de justice administrative, qui stipule que ces affaires doivent être jugées par cette cour.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article R. 811-1 : Cet article précise que le tribunal administratif statue "en premier et dernier ressort" sur les litiges relatifs aux prestations et droits sociaux. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas lorsque la demande ne concerne pas directement ces prestations, comme dans le cas de Mme A...
- Code de justice administrative - Article R. 772-5 : Cet article et ses suivants définissent le cadre procédural pour les litiges liés à l'aide sociale et au droit au logement. Le tribunal a précisé que "la demande de Mme A... ne porte pas sur ses droits à l’assurance chômage mais met en cause ses relations avec la collectivité publique", ce qui la situe en dehors des situations prévues par ces articles.
En résumé, la décision rendue a mis en exergue la distinction entre les litiges relatifs aux droits sociaux, traités par le tribunal administratif, et ceux concernant des obligations contractuelles de l'employeur, renvoyant ainsi l'affaire à une juridiction supérieure pour un examen approprié.