Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A... a saisi le Conseil d'État afin d'obtenir communication de documents concernant les consultations entre la France et la Chine à la suite de l'épidémie de Covid-19, s'appuyant sur l'accord de coopération signé en 2004. Il a revendiqué que l’urgence était justifiée par la réticence de la Chine à permettre des investigations de l'OMS et la propagation rapide du variant Delta en France. Cependant, le juge des référés a décidé de rejeter la requête, en considérant que l’urgence et l’utilité de la demande n’étaient pas établies.
Arguments pertinents
1. Condition d’urgence : M. A... a avancé que l’urgence est justifiée par la nécessité de comprendre l’origine de la pandémie pour évaluer les vaccins. Toutefois, le juge a constaté qu’il n’apportait pas d’élément concret établissant que la communication immédiate des documents demandés serait urgente ou utile. Il a ainsi souligné que "la communication immédiate des documents en cause, à la supposer possible, ne présenterait pas le caractère d'utilité et d'urgence auquel est subordonné l'intervention du juge des référés".
2. Absence de préjudice : La décision indique que M. A... n’a pas démontré que le retard dans la réception des documents mettrait en péril son évaluation des vaccins. Ce manque de fondement concret a été décisif pour la décision de rejet.
Interprétations et citations légales
L'analyse des dispositions légales appliquées dans cette décision met l'accent sur le cadre réglementaire des référés administratifs :
- Code de justice administrative - Article L. 521-3 : Cet article permet au juge des référés d'ordonner des mesures utiles « en cas d'urgence ». Toutefois, il précise que le juge peut rejeter une demande si la condition d'urgence n'est pas remplie ou si la requête est manifestement infondée. Par conséquent, le juge a appliqué cette exigence en estimant que la demande de M. A... ne comportait pas d’éléments d’urgence suffisants.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article autorise le rejet d'une requête sans instruction ni audience lorsque celle-ci semble manifestement irrecevable ou infondée. C'est sur cette base que la requête de M. A... a été rejetée, sans qu'il soit nécessaire d'examiner la question de la compétence en premier ressort du juge des référés.
En conclusion, la décision du juge des référés date d'une analyse fine des conditions d'urgence et d'utilité prévues par le Code de justice administrative, consolidant l'idée que les demandes en référé doivent s'accompagner de justifications solides pour être considérées comme recevables.