Résumé de la décision :
La requérante, Mme A, a introduit un recours pour annuler une ordonnance du préfet des Alpes-Maritimes qui lui refusait l'enregistrement de sa demande d'asile. Elle a demandé l'enregistrement de sa demande et la délivrance d'une attestation de demandeur d'asile, ainsi qu'une indemnité de 2 000 euros. Le juge des référés du tribunal administratif de Nice a conclu que la requête était irrecevable, car l'appel n'avait pas été déposé dans les délais impartis, et a par conséquent rejeté sa requête.
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Arguments pertinents :
1. Urgence de la situation : Mme A a soutenu que sa situation était urgente en raison de l'impossibilité de déposer sa demande d'asile, compte tenu de la responsabilité de la France due à l'expiration du délai de six mois pour traiter sa demande, et a précisé que des conditions matérielles d'accueil étaient suspendues.
- Citation pertinente : "la condition d'urgence est satisfaite dès lors que, d'une part, elle se trouve dans l'impossibilité de déposer sa demande d'asile."
2. Atteinte manifeste au droit d'asile : Elle a fait valoir que le refus du préfet de traiter sa demande d'asile portait une atteinte grave et manifestement illégale à ses droits, empêchant l'examen de sa demande et la délivrance d'une attestation.
- Citation pertinente : "il est porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit d'asile."
3. Erreur de droit : Mme A a affirmé que le préfet avait commis une erreur en la considérant comme étant "en fuite" et en n'ayant pas démontré que l'Espagne avait été informée dans les délais concernant son transfert.
- Citation pertinente : "le préfet des Alpes-Maritimes a commis une erreur de droit [...] en la déclarant en fuite."
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Interprétations et citations légales :
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article établit le cadre pour que le juge des référés puisse ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'atteinte grave et manifestement illégale.
- Citation : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public... aurait porté... une atteinte grave et manifestement illégale."
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article donne au juge le pouvoir de rejeter une demande sans instruction ni audience si l'urgence n'est pas justifiée ou si la requête est manifestement irrecevable.
- Citation : "le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie."
3. Article L. 523-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que les décisions rendues en vertu de l'article L. 521-2 peuvent faire l'objet d'un appel devant le Conseil d'État dans un délai de quinze jours.
- Citation : "Les décisions rendues en application de l'article L. 521-2 sont susceptibles d'appel devant le Conseil d'État dans les quinze jours de leur notification."
Conclusion :
En l'espèce, le juge a constaté la tardiveté de l'appel de Mme A, la rendant irrecevable, et a rejeté sa requête. Cette décision souligne l'importance de respecter les délais dans les procédures juridictionnelles ainsi que l'absence d'éléments justifiant l'urgence. Elle fait aussi écho aux droits des demandeurs d'asile dans le cadre des procédures administratives.