Résumé de la décision
La décision concerne une requête présentée par M. B..., qui conteste une décision du Conseil national de l'ordre des médecins suspendant son droit d'exercer la médecine pendant trois mois en raison d'une insuffisance professionnelle. M. B... affirme que la suspension est urgente à lever, principalement en raison de la crise sanitaire actuelle liée à la COVID-19 et des investissements qu'il a réalisés dans un site de télémédecine. Cependant, le juge des référés a rejeté cette requête, considérant que la condition d'urgence n'était pas satisfaite.
Arguments pertinents
1. Absence d'urgence : M. B... a avancé plusieurs éléments pour justifier l'urgence, notamment la crise sanitaire, ses investissements, et qu'il n’a mis personne en danger. Cependant, le juge a estimé que ces arguments étaient insuffisants et "généraux" et que M. B... n’avait pas accompli les démarches requises par le Code de la santé publique pour reprendre l’exercice de la médecine. Le comportement dilatoire de M. B... lors de l'expertise visant à établir son insuffisance professionnelle a également été pris en compte.
2. Non-appréciation du sérieux des moyens avancés : Le juge a noté qu'il n'était même pas nécessaire d'évaluer le sérieux des moyens allégués pour rejeter la requête. La condition d'urgence n'étant pas remplie, le juge a recouru à la procédure de rejet par ordonnance sans instruction ni audience, conformément à l'article L. 522-3 du Code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Sur la condition d'urgence : L'article L. 521-1 du Code de justice administrative précise que "le juge des référés... peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie..." L'interprétation de cette condition d'urgence implique que les circonstances doivent être suffisamment graves pour que la suspension soit inévitable. Dans ce cas, le juge a conclu que les arguments de M. B... n’étaient pas probants.
2. Rejet sans audience : L'article L. 522-3 du même code encadre la possibilité de rejeter une demande sans audience lorsque les conditions d'urgence ne sont pas remplies. Le juge a utilisé ce pouvoir en arguant qu'il n'était pas nécessaire d'évaluer le fond de la requête étant donné l'absence d'urgence.
En résumé, la décision met en avant la nécessité de justifier clairement l'urgence d'une requête dans le cadre de la suspension de décisions administratives, ainsi que le droit du juge à trancher rapidement lorsque les conditions légales ne sont pas réunies.