Résumé de la décision
La présente décision concerne une requête introduite par M. A..., gardien de la paix, demandant la mise en œuvre immédiate d'une priorité dans l'examen des demandes de mutation pour les fonctionnaires de l'État justifiant d'un centre de leurs intérêts matériels et moraux en Outre-mer. M. A... invoque une circulaire du ministre de l'intérieur qui, selon lui, limite l'application de cette priorité. Le juge des référés, après avoir considéré l'ensemble des éléments de la demande, a rejeté la requête de M. A..., estimant qu'elle ne satisfaisait pas aux conditions d’urgence requises et que les mesures demandées pouvaient être prises par d'autres voies juridiques.Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : La requête est recevable car M. A... démontre un intérêt à agir, justifié par sa situation personnelle liée à son bien immobilier à La Réunion et son pacte civil de solidarité.2. Condition d'urgence : La décision précise que la situation de M. A... ne constitue pas une urgence justifiant l'intervention du juge des référés. Le juge note que la réunion de la commission administrative paritaire ne suffit pas à établir une situation d’urgence.
3. Absence de contestation sérieuse : Le juge souligne que la légalité de la circulaire contestée est susceptible de faire l'objet d'un examen de la part du Conseil d'État, et que M. A... peut demander la suspension de son effet si cela lui semble justifié : “le juge... ne saurait faire obstacle à l'exécution d'une décision administrative, même celle refusant la mesure demandée, à moins qu'il ne s'agisse de prévenir un péril grave.”
Interprétations et citations légales
Le juge des référés applique plusieurs textes de lois encadrant son pouvoir décisionnel :- Code de justice administrative - Article L. 521-3 : Cet article stipule que le juge des référés peut prescrire des mesures conservatoires “à des fins conservatoires ou à titre provisoire, toutes mesures que l’urgence justifie.” Le jugement souligne que la condition d’urgence n’était pas remplie.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : En vertu de cet article, le juge des référés peut rejeter une requête sans instruction contradictoire lorsque l’urgence n’est pas avérée. La décision de rejet de M. A... repose sur ce fondement, citant que “la requête de M. A... doit être rejetée en application de l'article L. 522-3.”
- Loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 et Loi n° 2017-256 du 28 février 2017 : Ces lois sont citées pour établir le cadre législatif de la fonction publique et les priorités d’affectation, mais leur application effective est soumis aux modalités définies par la circulaire en question.
Dans l’ensemble, cette décision met en exergue l’importance de l’urgence et de la légalité dans les demandes de référé, soulignant que le juge des référés n'intervient que lorsque ces conditions sont clairement réunies. La décision confirme que les recours pour contester une circulaire peuvent donner lieu à des procédures distinctes, ce qui limite l’efficacité des demandes urgentes sur des bases incertaines.