Résumé de la décision
M. B...A..., un ressortissant sénégalais, a vu sa demande d'asile rejetée par le juge des référés du tribunal administratif de Marseille, qui a estimé qu'il avait été valablement déclaré en fuite en raison de ses absences à plusieurs convocations pour organiser son transfert vers l'Italie, en vertu du Règlement (UE) n° 604/2013. M. A... a formé un appel de cette ordonnance, mais le tribunal a confirmé le rejet de sa demande, concluant que le préfet était fondé à considérer M. A... comme étant en fuite et à refuser d’enregistrer sa demande d’asile en procédure normale.
Arguments pertinents
1. Fuite déclarée : Le tribunal a déterminé que M. A... avait été déclaré en fuite en raison de ses absences aux convocations du préfet, notamment aux dates critiques du 2 octobre 2018, 8 janvier et 5 février 2019. Ainsi, le jugement a retenu que "l'intéressé a été absent à la convocation qui lui a été adressée pour le 8 janvier 2019", ce qui constitue un motif suffisant pour déclarer une fuite selon l'article 29 du Règlement.
2. Absences aux convocations : Le juge a considéré que M. A... n’avait pas apporté d’éléments probants pour justifier ses absences, affirmant qu'il "n'apporte en appel aucun élément de nature à remettre en cause cette appréciation".
3. Refus d'enregistrement de la demande d'asile : En raison de ces absences, le préfet était en droit de refuser d'enregistrer la demande d'asile, puisque le statut de fuite a entraîné une prolongation du délai de transfert jusqu'au 24 février 2020, rendant le traitement de sa demande d’asile en procédure normale inapplicable.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale si l'atteinte est grave et manifestement illégale. Toutefois, en raison des absences de M. A..., le juge a considéré que la demande ne remplissait pas les critères d'urgence exigés par la loi.
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : L'article permet au juge des référés de rejeter une demande qui ne présente pas de caractère d'urgence. Le juge a utilisé cet article pour rejeter la demande d'appel de M. A... en affirmant que "la requête d'appel de M. A... doit être rejetée par application de la procédure prévue à l'article L. 522-3".
3. Règlement (UE) n° 604/2013 - Article 29 : Cet article régit la situation des demandeurs d'asile déclarés en fuite, justifiant légalement le prolongement du délai de transfert du requérant jusqu'à 18 mois. Le préfet a appliqué cette disposition, le juge a validé son choix, précisant que "le préfet des Bouches-du-Rhône est fondé à regarder l'intéressé comme étant en fuite".
En somme, la décision s’ancre dans le respect des procédures établies par la réglementation européenne et nationale en matière de demande d'asile, tout en soulignant l’importance de la coopération du requérant avec les autorités administratives pour le traitement de sa demande.