Résumé de la décision
La société MKM, exploitant le restaurant "Mayo Ketchup" à Lyon, a contesté un arrêté du préfet du Rhône qui avait ordonné la fermeture de son établissement pour une durée de quinze jours, en raison d'infractions liées au travail dissimulé. Le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a rejeté la demande de la société visant à suspendre cet arrêté. La cour d'appel a confirmé cette décision, considérant que la fermeture pour quinze jours était justifiée au regard des infractions constatées.
Arguments pertinents
1. Urgence et illégalité manifestes : La société MKM a soutenu que la fermeture de l'établissement avait des conséquences financières significatives et a qualifié l'arrêté de manifestement illégal, arguant de la disproportion entre la sanction et les infractions reprochées.
2. Fondements juridiques de la fermeture : Le préfet a fondé son arrêté sur l'article L. 8272-2 du Code du travail, stipulant que des infractions au travail dissimulé pouvaient justifier une fermeture provisoire d'un établissement. La cour a confirmé que l'infraction constatée lors d'un contrôle constituait une base légale pour une telle sanction.
3. Proportionnalité de la sanction : Bien que la société ait soutenu que quinze jours de fermeture étaient manifestement disproportionnés, le juge a retenu que le premier juge n'a pas considéré ce moyen, prenant en compte les circonstances de l'affaire, notamment la récidive et la nature de l'infraction.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article stipule que "le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale" en cas d'atteinte grave et manifestement illégale. La cour a examiné si cette condition était remplie et a déterminé que l'arrêté ne constituait pas une atteinte manifestement illégale.
2. Article L. 8272-2 du Code du travail : Cet article permet à l'autorité administrative de "fermer l'établissement ayant servi à commettre l'infraction" lorsqu'une infraction est constatée. La cour a interprété cette disposition comme légitimant la sanction de fermeture provisoire en cas de travail dissimulé.
3. Article L. 8211-1 du Code du travail : Cet article définit ce qui constitue un travail illégal, dont le travail dissimulé. Il a été établi par la cour que la présence d'une personne n’ayant pas été déclarée à l’embauche suffisait à justifier la décision de fermeture.
En somme, la cour a pu confirmer le jugement du premier degré en considérant que les arguments avancés par la société MKM ne fondaient pas une appréciation menant à l'annulation de l'arrêté préfectoral.