Résumé de la décision
M. Hassen Chantou, ressortissant tunisien, a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Nice d’une demande d’injonction contre le préfet des Alpes-Maritimes, visant à obtenir un récépissé de demande de renouvellement de son titre de séjour en raison d'une supposée urgence. Le 5 mars 2021, le juge a rejeté sa demande, considérant que la condition d'urgence n'était pas remplie. Toutefois, le 16 mars 2021, le préfet a finalement délivré le récépissé de demande de renouvellement, valable jusqu’au 15 septembre 2021. Par conséquent, le Conseil d'État a déclaré que les conclusions de M. Chantou étaient devenues sans objet et a décidé de ne pas accueillir ses demandes relatives aux frais de justice.Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : Le juge des référés a jugé que la condition d’urgence nécessaire pour faire droit à la demande n’était pas remplie. Dans le cadre de l’article L. 521-2 du Code de justice administrative, le juge peut ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale. Cependant, il a estimé que M. Chantou n’avait pas justifié de son urgence en raison de son retard dans le dépôt de sa demande de renouvellement, malgré les arguments mettant en avant sa situation familiale difficile.2. Récépissé délivré : Il a été établi que, suite à l’intervention du préfet le 16 mars 2021, M. Chantou avait reçu un récépissé, rendant son recours caduque. Le jugement a donc constaté que "les conclusions tendant à ce que le juge des référés du Conseil d'État fasse usage des pouvoirs qu'il tient de l'article L. 521-2 du code de justice administrative sont devenues sans objet".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article autorise le juge des référés à ordonner des mesures provisoires en cas d'urgence. Il stipule que "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale...".2. Article R. 311-4 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article impose que tout étranger ayant demandé un renouvellement de titre de séjour reçoive un récépissé légal. Cela contribue à établir le droit de présence sur le territoire pour la durée précisée, garantissant ainsi une protection administrative temporaire pendant l'examen de la demande.
3. Impact de la délivrance du récépissé : La décision souligne que la délivrance du récépissé le 16 mars 2021 a mis fin aux besoins juridiques immédiats de M. Chantou, insistant sur le fait que sans récépissé, sa demande perdait toute urgence. Cela souligne l'importance de la conformité administrative et les droits associés qui en découlent, même en cas d'erreur manifestée dans la gestion des demandes.
En conclusion, cette ordonnance démontre l'importance de la régularité administrative dans le droit au séjour des étrangers tout en précisant les procédures à suivre en cas de litige.