Résumé de la décision
La décision rendue par le Conseil d'État concerne le pourvoi de M. B..., qui contestait une décision de la chambre de discipline du Conseil national de l'ordre des pharmaciens. Dans sa requête, M. B... demandait l'annulation de cette décision et, de façon accessoire, le sursis à exécution de celle-ci. Le Conseil d'État a déclaré le pourvoi irrecevable, estimant que les moyens soulevés n'étaient pas de nature à justifier une admission. Il a en conséquence indiqué qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur la demande de sursis à exécution. Par ailleurs, il a rejeté les conclusions du Conseil national de l'ordre des pharmaciens visant à mettre à la charge de M. B... des frais sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Irrécépibilité du pourvoi : Le Conseil d'État a rejeté le pourvoi en soulignant que les moyens avancés par M. B... n'étaient pas sérieux. Par exemple, il soutenait que la décision de la chambre de discipline manquait de motivation précise et a erronément interprété certains faits. Toutefois, le Conseil a estimé que sur ces enjeux, « aucun de ces moyens n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi ».
2. Sursis à exécution sans objet : Suite au rejet du pourvoi, la demande de sursis à exécution est devenue sans objet. Le Conseil a affirmé que « sa requête tendant à ce qu'il soit sursis à l'exécution de cette décision perd, par suite, son objet ».
3. Rejet des conclusions au titre de l'article L. 761-1 : Concernant les demandes de remboursement des frais d'un procès, le Conseil national de l'ordre des pharmaciens n’ayant pas la qualité de partie, ses conclusions visant à mettre des frais à la charge de M. B... ont été rejetées. Le Conseil d'État a statué que « le Conseil national de l'ordre des pharmaciens, qui n'a pas la qualité de partie à l'instance, n'est pas recevable à demander qu'une somme soit mise à la charge de M. B... ».
Interprétations et citations légales
1. Irrecevabilité du pourvoi : Le rejet du pourvoi en raison de l'irrecevabilité se fonde sur l'article L. 822-1 du code de justice administrative qui stipule : "Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux." Cela souligne la rigueur des critères d'admission et la nécessité que les moyens avancés soient en lien direct avec des infractions juridiques avérées.
2. Sursis à exécution : La décision sur le sursis à exécution est consécutive à la nature même du pourvoi non admis, renforçant ainsi la logique selon laquelle si la décision contestée est maintenue, l’urgence de surseoir à son exécution n’est plus d’actualité : "Sa requête tendant à ce qu'il soit sursis à l'exécution de cette décision perd, par suite, son objet".
3. Frais de justice : L'article L. 761-1 du code de justice administrative dispose que "la perte de l'instance entraîne pour la partie qui succombe la charge des dépens". La décision du Conseil d’État est claire sur le fait que seul un partie à l'instance peut réclamer une telle indemnisation, d’où son rejet des conclusions du Conseil national de l'ordre des pharmaciens en vue des frais.
Ces passages et interprétations mettent en lumière les strictes règles procédurales en matière de pourvois en cassation et les conditions spécifiques qui entourent également les demandes de frais.