Résumé de la décision :
La décision du Conseil d'État porte sur une demande d'exécution de réintégration formulée par M. A... B... après l'annulation d'un arrêt de cour administrative d'appel. Le Conseil d'État avait décidé d'enjoindre au ministre de l'action et des comptes publics de réintégrer M. B... dans ses fonctions sous astreinte de 100 euros par jour. Ensuite, cette astreinte a été portée à 500 euros par jour. Le ministre a finalement effectué la réintégration de M. B... le 3 juin 2019. À la lumière de ces événements, le Conseil d'État a procédé à la liquidation définitive de l'astreinte pour la période entre le 2 avril et le 3 juin 2019, fixant le montant total à 17 500 euros après modération.
Arguments pertinents :
1. Inexécution de la décision initiale :
Le Conseil d'État a confirmé que le retard dans l’exécution de la réintégration de M. B... est imputable au ministre, en vertu de l’article L. 911-7 du code de justice administrative, qui stipule que "la juridiction procède à la liquidation de l'astreinte en cas d'inexécution." Cette assertion est renforcée par l'existence d'une décision formelle du Conseil d'État ordonnant la réintégration.
2. Modération de l'astreinte :
Malgré l'inexécution constatée, le Conseil d'État a jugé opportun de modérer l'astreinte à 17 500 euros en tenant compte des circonstances, notamment des diligences effectuées par l'administration et du retard demandé par M. B... pour sa réintégration, illustrant ainsi que "la juridiction peut modérer ou supprimer l'astreinte provisoire."
Interprétations et citations légales :
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Article L. 911-7 du Code de justice administrative
Cet article est central dans la décision du Conseil d'État car il régit le fonctionnement des astreintes en matière de justice administrative. Il précise que :- Exécution ou inexécution : "En cas d'inexécution totale ou partielle ou d'exécution tardive, la juridiction procède à la liquidation de l'astreinte qu'elle avait prononcée." Cela souligne l'obligation de l'administration d'exécuter les décisions judiciaires dans les délais impartis.
- Pouvoir de modération : "Elle peut modérer ou supprimer l'astreinte provisoire, même en cas d'inexécution constatée." Cette disposition permet au juge d'exercer sa discrétion afin d'adapter le montant de l'astreinte aux circonstances de l'affaire, ce qui a été appliqué dans le cas présent pour tenir compte des démarches entreprises par l'administration et des demandes de M. B...
La décision finale du Conseil d'État réaffirme ainsi la portée de la réforme des astreintes administratives tout en tenant compte des contextes particuliers de chaque affaire, illustrant l'équilibre entre le respect de l'autorité judiciaire et les réalités administratives.