Résumé de la décision
La décision concerne l'appel de M. A... B..., qui a contesté un jugement du tribunal administratif de la Guyane rejetant sa demande d'annulation d'une décision refusant de renouveler son titre de séjour accompagnée d'une obligation de quitter le territoire français. La cour administrative d'appel de Bordeaux a jugé cet appel comme tardif, mais le Conseil d'État a annulé cet arrêt, jugeant que l'appel n'était pas soumis à un délai d'un mois, en raison de l'application des règles de droit commun en Guyane. En conséquence, le Conseil d'État a renvoyé l'affaire à la cour administrative d'appel de Bordeaux et a ordonné à l'État de verser des honoraires à l'avocat de M. B... au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Délai d'appel : Le Conseil d'État a exposé qu'en Guyane, les règles de droit commun relatives aux délais de recours sont applicables, ce qui comprend des dispositions stipulant qu'un délai d'appel général de deux mois est en vigueur, contrairement à ce que la cour avait initialement appliqué.
- Citation pertinente : "Aux termes de l'article R. 776-9 du code de justice administrative... le délai d'appel est d'un mois."
2. Erreur de droit : La cour administrative d'appel de Bordeaux a commis une erreur de droit en considérant l'appel de M. B... comme tardif, alors que les règles applicables étaient celles reposant sur un délai de deux mois.
- Citation pertinente : "Il résulte de ce qui précède qu'en rejetant comme tardif l'appel de M. B..., la cour administrative d'appel de Bordeaux a commis une erreur de droit."
3. Aide juridictionnelle : M. B... a bénéficié de l'aide juridictionnelle, ce qui a permis à son avocat de solliciter le versement d'honoraires par l'État.
- Citation pertinente : "M. B... a obtenu le bénéfice de l'aide juridictionnelle."
Interprétations et citations légales
La décision met en lumière l'interprétation des règles applicables en matière de délais d'appel. En particulier :
- Code de justice administrative - Article R. 811-2 : Cet article énonce que le délai d'appel est généralement de deux mois, sauf disposition contraire. Il crée un cadre temporel standard pour le dépôt d'appels contre des décisions administratives.
- Code de justice administrative - Article R. 776-9 : Cet article précise un délai d'un mois pour les décisions relatives aux obligations de quitter le territoire, mais ce délai ne s'applique pas en Guyane.
- Citation : "Les dispositions du présent chapitre ne sont pas applicables en Guyane."
- Code de justice administrative - Article R. 421-7 : Ce dernier article stipule que le délai de recours est augmenté d'un mois pour les personnes résidant dans certains territoires, y compris la Guyane.
- Citation : "Lorsque la demande est portée devant un tribunal administratif... le délai de recours... est augmenté d'un mois."
En conclusion, la décision du Conseil d'État souligne l'importance de la bonne application des délais d'appel selon les spécificités géographiques et juridiques, en établissant que les règles de droit commun de la procédure administrative s'appliquent en Guyane pour le cas de M. B....