Résumé de la décision
M. D... A... B... conteste le décret du Premier ministre qui a accordé son extradition aux autorités suisses en raison d'un mandat d'arrêt délivré pour plusieurs infractions, incluant l'abus de confiance et l'escroquerie. La cour administrative a rejeté la requête de M. A... B..., concluant qu'il n'y avait pas d'erreur évidente concernant son identité et que les faits pour lesquels il avait été précédemment condamné en France différaient de ceux faisant l'objet de l'extradition. La décision a confirmé la légalité de l'extradition.
Arguments pertinents
1. Identité de la personne recherchée : La cour a affirmé que les autorités françaises ne doivent pas juger de la validité des charges portées contre M. A... B..., hormis en cas d'erreur manifeste. Les inexactitudes matérielles qu'il invoque ne justifient pas un doute sur son identité : « En l'espèce, à les supposer avérées, les inexactitudes purement matérielles dont se prévaut l'intéressé ne sont pas de nature à faire naître un doute quant à son identité. »
2. Non-violation du principe "ne bis in idem" : Concernant la règle selon laquelle une même personne ne peut être poursuivie ou condamnée deux fois pour les mêmes faits (article 9 de la convention européenne d'extradition), la cour a conclu que les faits ayant conduit à sa condamnation en France ne coïncidaient pas avec ceux sur lesquels se fonde la demande d'extradition : « Il ne ressort pas des pièces du dossier que les faits pour lesquels M. A... B... a été condamné [...] soient les mêmes que ceux pour lesquels les autorités suisses ont demandé son extradition. »
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes internationaux et nationaux :
- Convention européenne d'extradition - Article 9 : Ce texte stipule qu'aucune personne ne peut être poursuivie ou condamnée plus d'une fois pour les mêmes faits. La cour a interprété cet article comme s'appliquant uniquement lorsque les faits pour lesquels l'extradition est demandée et ceux pour lesquels la personne a déjà été condamnée sont identiques. Dans le cas présent, cette condition n'était pas remplie.
- Code de justice administrative : La décision a rejeté les conclusions présentées par M. A... B... selon l'article L. 761-1. Celui-ci précise que les frais de justice ne peuvent être à la charge de l'État que dans certains cas, notamment si la demande de l'intéressé était fondée.
La cour a clairement établi que la légitimité du décret du Premier ministre ne pouvait pas être mise en cause au regard des arguments portés par M. A... B..., consolidant ainsi le principe de l'extradition et le respect des procédures légales.