Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B..., un jeune Guinéen né en 2004, a contesté un refus du département de la Gironde de le prendre en charge au titre de l'aide sociale à l'enfance, ce refus étant justifié par une présomption d'absence de minorité. Il a demandé au juge des référés du tribunal administratif d'ordonner son hébergement en attendant la décision du juge pour enfants. L'ordonnance refusant sa demande a été attaquée en cassation. La décision rendue a annulé l'ordonnance du juge des référés en raison de plusieurs irrégularités, notamment le non-respect des procédures administratives. La cour a également ordonné le renvoi de l'affaire devant le même juge des référés et a alloué une somme à l'avocat de M. B... au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Violation des droits procéduraux : Le juge a rejeté la requête sans avoir communiqué celle-ci au département de la Gironde et sans respecter la procédure de l'article L. 522-3 du code de justice administrative. Notamment, il n'a pas motivé son rejet selon les critères requis. Cela met en évidence une irrégularité significative de la procédure : « [...] le juge des référés du tribunal administratif C... a entendu faire application des dispositions de l'article L. 522-3 du code de justice administrative. Toutefois, il n'a ni visé ni cité ces dispositions. »
2. Absence de motivation : L'ordonnance attaquée ne comprenait pas de motivation adéquate, ce qui est essentiel pour garantir le droit au recours, au vu de l'urgence et des droits fondamentaux en question.
3. Erreur de droit : Le juge des référés a commis une erreur de droit en ne tenant pas compte des éléments présentés par M. B... concernant sa minorité, en tant que présumée, soutenue par des documents d'état civil non contestés.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article définit les prérogatives du juge des référés, qui peut ordonner des mesures nécessaires pour préserver une liberté fondamentale lorsque celle-ci est menacée. Le texte indique que le juge doit se prononcer rapidement dans un délai de quarante-huit heures : « Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale... ».
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article précise que le juge des référés peut rejeter une requête sans audience si certaines conditions sont remplies (irrecevabilité, absence de compétence, etc.). L'absence de mention de ces dispositions dans l'ordonnance constitue une irrégularité : « [...] le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie... ».
3. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et Convention internationale relative aux droits de l'enfant : Les dispositions de ces conventions insistent sur le droit à un traitement équitable et l'importance accordée à la protection des mineurs, ce qui est fondamental dans ce cas, où M. B... est un jeune de 16 ans.
En somme, cette décision souligne l'importance des garanties procédurales et le respect des droits des enfants dans la prise de décisions administratives concernant leur protection.