Résumé de la décision
M. B..., un jeune Ivoirien né en 2005, a contesté un refus de prise en charge par le département de la Gironde concernant l'aide sociale à l'enfance, sur la base de son statut de minorité. Après un premier rejet de sa demande par le juge des référés, M. B... a demandé l'annulation de cette ordonnance devant le Conseil d'État. La décision a constaté que l'ordonnance était entachée d'irrégularité, notamment parce que la requête n'avait pas été communiquée au département, et a annulé l'ordonnance du juge des référés. L'affaire a été renvoyée au tribunal administratif, et une somme de 1 000 euros a été allouée à son avocat, à la charge du département.
Arguments pertinents
1. Irrégularité de la procédure : La décision souligne que le juge des référés a rejeté la demande sans communication préalable de la requête au département de la Gironde, ce qui constitue une violation des droits de la défense. Le Conseil d'État a précisé que "la requête de M. B... n'a pas été communiquée au département de la Gironde" et que le rejet par ordonnance ne respectait pas les conditions prévues par le Code de justice administrative.
2. Application de l'article L. 521-2 : Le Conseil d'État rappelle que "saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale". Cela implique que la situation de M. B... devait être examinée avec attention, ce qui n'a pas été le cas dans l'ordonnance contestée.
3. Soutien à la partie demandeuse : M. B... a eu droit à l'aide juridictionnelle, et par conséquent, son avocat a pu demander des honoraires fondés sur l'article L. 761-1 du Code de justice administrative. Le Conseil d'État a accordé une somme pour couvrir les frais de l'avocat, en tenant compte des circonstances exceptionnelles de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Sur le rôle du juge des référés :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale". Ce passage reconnait le pouvoir du juge des référés à agir rapidement pour protéger des droits fondamentaux, ce qui était pertinent dans le cas de M. B..., dont la prise en charge youth était en question.
2. Sur la communication des pièces :
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Le juge peut rejeter une demande sans instruction si les conditions d'urgence ne sont pas remplies. Il est mentionné que la décision de rejet ne faisait pas état d'une vérification des conditions prévues par cet article, entraînant une décision irrégulière.
3. Sur l’aide juridictionnelle :
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : cet article permet la prise en charge des frais d’avocat par l'État en cas de bénéfice de l'aide juridictionnelle, confirmant ainsi le droit de M. B... à obtenir un soutien financier pour ses frais de justice.
Conclusion
La décision du Conseil d'État annule l'ordonnance précédente en raison d'une irrégularité de la procédure, soulignant l'importance de respecter les droits de la défense tout en garantissant l'accès à la justice pour les personnes vulnérables, comme M. B..., qui se trouve en situation de nécessité. Elle souligne également la responsabilité financière du département pris en désuétude dans l'affaire, renforçant la nécessité d'une gestion adéquate des demandes d'aide sociale.